Une plainte en France contre les industriels du tabac




Le 11 Février 2018, par Aurélien Delacroix

Les grands fabricants de cigarettes auraient-ils triché ? Une plainte du Comité national contre le tabagisme (CNCT) sème en effet le trouble : les industriels du tabac auraient triché sur les taux de goudron et de nicotine de leurs produits.


La plainte a été déposée au pénal, le 18 janvier, au parquet de Paris. Le CNCT reproche aux quatre grands cigarettiers du marché d'avoir triché : le Comité assure de « l'existence de minuscules trous » dans les filtres destinés aux cigarettes. Ces trous serviraient à « falsifier les tests » car ils feraient office de « ventilation invisible ». Un dispositif de « micro-orifices » qui « empêche les autorités de savoir si les seuils de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone qu'elles ont fixés sont dépassés ». Des accusations graves qui interrogent sur les pratiques des industriels du tabac.

La plainte vise nommément les filiales en France de Philip Morris, Japan Tobacco International (Camel), Imperial Brands (la Seita est une filiale), ainsi que British American Tobacco (Lucky Strike). Selon la CNCT, la teneur réelle en goudron et en nicotine serait « entre 2 et 10 fois supérieure pour le goudron et 5 fois supérieure pour la nicotine ». Pour résumer, les fumeurs qui pensent fumer un paquet de cigarettes par jour en consument en fait « l'équivalent de deux à dix »… 

Testées sur des machines, les cigarettes aux filtres perclus par ces micro-orifices voient leurs taux baisser, les substances étant diluées dans l'air. Mais chez un fumeur porte ce filtre à ses lèvres, les perforations sont soit à l'intérieur de sa bouche, soit bouchées par ses doigts. Résultat : le fumeur inhale bien plus de goudron et de nicotine que les machines de test. 97% des cigarettes vendues en France présentent ces perforations réalisées au laser. Si la plainte a été déposée en France, d'autres actions ont été entamées ailleurs en Europe, comme en Suisse et aux Pays-Bas.


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