Une profusion inédite de billets de banque en euros en circulation




Le 26 Mars 2021, par Aurélien Delacroix

Malgré la démocratisation rapide du paiement sans contact, le volume d'espèces continue d'augmenter, et encore plus l'an dernier. Une situation paradoxale mais qui s'explique.


Billets : une valeur qui ne cesse d'augmenter

À la fin de l'année 2020, la valeur des billets en euros se montait à 1.435 milliards : c'est 11 % de plus qu'en 2019 (ce qui représente 141 milliards). Une situation qui peut sembler paradoxale alors que la crise sanitaire a développé — à marche forcée — le paiement sans contact, plus sécuritaire que d'échanger des billets et des pièces. Cette hausse d'une année sur l'autre est d'autant plus étonnante que sur les dix dernières années, la progression de la valeur des billets en circulation avait été en moyenne de 5 %.

La Banque centrale européenne révèle par ailleurs qu'entre 15 et 25 % de la valeur des billets (260 milliards d'euros) ont été réellement utilisés pour des transactions. Si les billets en circulation augmentent, leur usage ne cesse lui de reculer, de 6 % en moyenne depuis quatre ans ce qui est en ligne avec la démocratisation des méthodes de paiement alternatives. Alors, comment expliquer cette différence et l'attrait des espèces ?

Argent liquide : une valeur refuge

Il faut tout d'abord savoir qu'entre 30 et 50 % des billets sont gardés à l'extérieur des frontières de la zone euro. La monnaie unique est en effet considérée comme une « valeur refuge » dans de nombreux pays. L'autre moitié de ces espèces est tout simplement conservée en zone euro par les particuliers, les commerçants ainsi que les entreprises en règle générale. La BCE indique que les réserves de liquidités par adulte (des citoyens de la zone euro, ainsi que des banques et des entreprises) se situent entre 1.270 € et 2.310 €. 

Comme toutes les crises, la pandémie a créé un « besoin » de garder du cash près de soi, dans une tirelire ou sous le matelas. Un autre phénomène vient expliquer la profusion d'espèces : les banques ont tendance à conserver leurs liquidités plutôt que de les donner à la BCE. Cela représente 90 milliards d'euros pour 2020. La BCE applique en effet des taux négatifs, ce qui signifie que les banques doivent payer pour envoyer leurs liquidités à l'institution.


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