Une savonnerie de Marseille reprise au Tribunal de commerce par des investisseurs chinois




Le 15 Novembre 2013, par

Les chinois ne sont pas intéressés que par les ports. Après avoir racheté une large partie du port du Pirée à Athènes, tête de pont sur l'Europe, voici que des investisseurs chinois reprennent… une savonnerie traditionnelle marseillaise, la "Compagnie des détergents et savons de Marseille", une des plus anciennes de la ville.


Rien de folklorique pourtant dans cet investissement. Si le savon de Marseille est souvent vendu en France, à côté des produits d'entretien, il est perçu à l'étranger comme un produit de luxe Made in France. Les chinois en sont de très grands consommateurs, mais achètent bien souvent sans le savoir des copies ne respectant pas la recette traditionnelle provençale. Les huiles entrant dans la composition du savon sont ainsi bien souvent remplacées par des graisses animales...

Le fonds Cortez Capital, installé à Hong-Kong, et dirigé par un occidental d'origine belge, Bruno Seghin, va investir deux millions d'euros dans la fabrique de savons rachetée, dont certains équipements datent du XIXe siècle. Les vingt quatre emplois sont préservés mais mieux encore, l'investisseur prévoit d'en créer d'autres à moyen terme.

La savonnerie était placée en redressement judiciaire depuis la fin de l'année 2012, souffrant de la concurrence des produits se revendiquant de Marseille quand dans les faits ils sont produits ailleurs, sans respecter la recette traditionnelle. Les derniers savonniers de la ville (il reste quatre fabriques dans la citée phocéenne) vont monter un dossier pour obtenir la protection de l'appellation d'origine géographique contrôlée pour le savon de Marseille.




Jean-Baptiste Giraud est journaliste économique, passé par Radio France, BFM, LCI, TF1 et… En savoir plus sur cet auteur