Et pourtant, l'offre était belle… et impressionnante. Kraft Heinz, numéro 5 des produits alimentaires, proposait 143 milliards de dollars pour avaler Unilever, numéro 4. Mais la somme a été jugée trop faible, elle « sous-évalue fondamentalement » l'entreprise selon la direction qui l'a donc rejetée. Pourtant, elle valorisait l'action Unilever de 18%, mais le groupe veut faire monter la pression… et les enchères.
Kraft Heinz n'a pas dit son dernier mot. Il a trente jours pour déposer une nouvelle offre, qu'elle soit amicale ou hostile, et espère conclure un accord. Si l'affaire aboutit, la fusion représenterait une date dans l'histoire du capitalisme : il s'agirait en effet de la troisième plus importante fusion/acquisition de tous les temps. Pourtant, les synergies ne sont pas évidentes au premier abord.
Kraft Heinz réalise 70% de son chiffre d'affaires aux États-Unis, avec des marques comme le ketchup Heinz, les fromages Philadelphia ou encore les cafés Maxwell. 57% des revenus d'Unilever proviennent des marchés émergents, avec des produits alimentaires certes (Magnum, Knorr…), mais aussi des produits d'entretien (Omo, Cif) et d'hygiène et de beauté (Dove, Rexona, Sunsilk…). Les passerelles entre les deux groupes restent donc à dresser.