Vers un gel des pensions de retraite complémentaire des salariés du privé ?




Le 6 Octobre 2020, par Paul Malo

Seraient-elles les premières victimes des déficits actuels ? Les pensions de retraite complémentaire des salariés du privé pourraient ne pas être revalorisées du montant de l’inflation le 1er novembre prochain.


Geler la revalorisation des pensions de retraite complémentaire du secteur privé

Crédit : Pixabay
Des dizaines de milliards d’euros ont été consacrés à la protection et à la relance de l’économie française face à l'épidémie de Covid-19, quitte à ne plus tenir compte de l’orthodoxie comptable en matière de maîtrise des déficits publics. Les pensions de retraite complémentaire des salariés du privé seraient-elles les premières à en payer les conséquences, et ce malgré les promesses faites l'an passé ?

En effet, l’Agirc-Arrco devrait proposer dans les jours à venir au conseil d’administration du régime de retraite de geler la revalorisation de la valeur de service du point, servant à calculer les pensions. Argument majeur en faveur de ce gel : son caractère quasi indolore, la hausse sur l’inflation n’étant que de 0,1%, tandis que les salaires sont à la baisse, notamment du fait du recours massif au chômage partiel.

Un salaire de référence en baisse de 7 à 8%

Cette année, le salaire de référence devrait baisser de 7 à 8%, du fait de ces mesures massives de soutien à l’économie. Pour autant, ce choix va à l’encontre des décisions prises jusque-là, et est lourd en symbole. L’accord signé en mai 2019 entre les partenaires sociaux stipulait que les retraites complémentaires seraient indexées sur l’inflation pendant quatre ans, de 2020 à 2023, afin de préserver le  pouvoir d’achat des retraités.

Ces retraites complémentaires représentent pas moins de 60% des pensions des cadres. L’Agirc-Arrco souhaiterait attendre que la France soit, si possible, sortie de l’actuelle crise sanitaire, en 2021, avant de fixer l’évolution future de la valeur d’achat du point  permettant aux actifs de calculer leurs futurs droits à la retraite.