Vers un réajustement des baisses des impôts pour les entreprises




Le 22 Aout 2023, par Aurélien Delacroix

L'annonce possible par le gouvernement d'un réajustement des baisses des impôts de production suscite de l'inquiétude chez les entrepreneurs. Ce réajustement, qui pourrait étaler la baisse de 4 milliards d'euros entre 2024 et 2027, est vu par certains comme une remise en cause de la politique économique du président.


Un réajustement qui divise

La décision du gouvernement de fractionner la baisse des impôts de production en deux tranches de 4 milliards d'euros (une en 2023, l'autre en 2024) a déjà fait des vagues au sein du patronat. Les Échos rapportent désormais que l'exécutif voudrait maintenant étaler la première tranche sur quatre ans : 1 milliard chaque année jusqu'en 2027. Cet ajustement s'inscrit dans un contexte budgétaire tendu, où l'équilibre entre le rétablissement des comptes publics et les promesses fiscales est devenu un enjeu majeur.

Le Medef, notamment, voit dans cette décision une possible fin de la politique économique jusqu'ici défendue par le président Emmanuel Macron. Patrick Martin, le président du Medef, affirme que les entreprises ont besoin de cette baisse pour continuer à investir dans la transition écologique et maintenir leur compétitivité. Les PME sont particulièrement préoccupées par cette perspective, qui sera plus facile à absorber pour les grands groupes.

L'appel à Emmanuel Macron

Cependant, du côté de Bercy, on reconnaît la nécessité de cet ajustement. « Tout le monde doit faire un effort », insiste-t-on, soulignant qu'il reste encore quatre ans de mandat pour tenir les promesses fiscales. Le patronat ne baisse pas les bras et espère convaincre Emmanuel Macron de réaffirmer le cap de la politique économique. Le président du Medef fait référence à la situation de 2017, où le chef de l'État était revenu sur des décisions pour imposer certaines réformes.

En plus des impôts de production, d'autres sujets, tels que les possibles hausses de taxes dans le projet de loi de finances 2024 ou la fin de certains allègements de cotisations patronales, ajoutent à l'inquiétude du patronat. Bercy rétorque qu'il n'y a « aucun revirement de notre stratégie économique », et que la politique en question « reste notre boussole ».


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