Vinci Autoroutes se défend d'engranger les superprofits




Le 15 Mars 2023, par François Lapierre

Accusé d'engranger les superprofits grâce à ses péages, Vinci Autoroutes se défend. Son président, Pierre Coppey, estime que les critiques disent « n'importe quoi ».


« Arrêter de raconter n'importe quoi sur les concessions d’autoroute »

Il n'y a pas de superprofits pour les sociétés concessionnaires des autoroutes. Pourtant, Le Canard Enchaîné avait retrouvé un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) sur le sujet, montrant une rentabilité de 12% environ, bien au-delà des prévisions faites pendant le processus de privatisation de ces infrastructures. « Ce rapport de l’IGF, je ne l’ai pas vu. Si vous l’avez, je le veux bien, mais je ne peux en discuter sans l’avoir lu », se défend Pierre Coppey dans Le Parisien.

Le président de Vinci Autoroutes explique également que « le ministère des Transports a rappelé qu’aucune analyse robuste ne prouve de surrentabilité des sociétés autoroutières ». Le dirigeant le martèle, « il faut arrêter de raconter n’importe quoi sur les concessions d’autoroute ». La moitié du bénéfice net du groupe de travaux publics provient des autoroutes : 2,2 milliards d'euros sur un total de 4,26 milliards (+64%).

Vinci Autoroutes sur la sellette

Pourtant il l'assure : « Il n’y a pas de superprofits dans les autoroutes ! Une concession, c’est un contrat de financement à durée déterminé, qui commence par des investissements très importants (…) et donc de grosses dettes ». Pierre Coppey veut en revanche bien l'admettre : « Ensuite, oui, dans la durée du contrat, ces montants sont remboursés grâce à des profits très élevés ». Quant au taux de rentabilité qui devrait être de 7,8%, le président botte en touche : il faudra attendre la fin des contrats de concession, en 2038, pour être fixé sur le sujet…

Il explique aussi que des efforts sont faits pour éviter de matraquer les automobilistes : « nous avons fait l’effort de geler tous les tarifs courts, ceux des trajets périurbains, et d’accroître le taux de réduction des abonnements des navetteurs de 30 % à 40 % », alors que la loi l'autorise à augmenter ses prix.