Vinci victime d’usurpation d’identité




Le 23 Novembre 2016, par Anton Kunin

De fausses informations sur la santé financière du groupe ont été diffusées par des tiers, et repris par les médias. Résultat : l’action Vinci a momentanément plongé de 18 %.


Un faux communiqué de presse émanant d’une adresse n’appartenant pas à Vinci évoquait d’énormes erreurs comptables et annonçait le licenciement de son directeur financier. Reprise par Bloomberg, la fausse information a aussitôt été relayée par d’autres médias, ce qui momentanément a occasionné une chute de 18 %. du cours de l’action. La cotation a été suspendue.

Le suspense n’a finalement duré qu’une trentaine de minutes : Vinci s’est empressé de démentir et de confirmer sa bonne santé. Le cours a alors commencé à remonter, mais le titre a tout de même perdu 3,76 % sur la séance, alors que l’ensemble du CAC 40 a gagné 0,41 % sur la journée.

Vinci a saisi l'Autorité des marchés financiers (l’AMF), qui a assuré "suivre de près ce dossier". En ajoutant qu’elle se réservait le droit "d'étendre ses investigations". En effet, une opération de ce type pourrait bien avoir été lancée par un individu voulant provoquer un effondrement du cours pour acheter le titre au moment où il serait le plus bas. Cependant, même les gendarmes de la bourse parviennent à déceler une telle tactique, les chances que son auteur soit inquiété sont peu élevées, celui-ci pouvant très bien se trouver à l’étranger.

La manoeuvre des malfaiteurs n’était pas du tout sophistiquée. Dans ce cas précis, Vinci n’a même pas été piraté : le mail avec le faux communiquait provenait d’une adresse externe à l’entreprise. Ce qui s’est passé souligne à nouveau que les pires erreurs peuvent être causées par le facteur humain, les journalistes n’ayant pas daigné vérifier l’autenticité du communiqué.