Des dizaines de supermarchés Casino changent d'enseigne

Une soixantaine de magasins de l'enseigne Casino sont actuellement en cours de fermeture pour quelques semaines, pour être transformés en magasins Intermarché. Ce mouvement résulte d'un accord signé en mai dernier entre Casino et Intermarché, respectivement septième et troisième acteurs dans le domaine de la distribution alimentaire en France. Les deux entreprises prévoient une cession de 119 magasins en deux phases, avec une troisième étape optionnelle d'une soixantaine de magasins supplémentaires. Cette opération intervient dans un contexte difficile pour Casino, qui se trouve en proie à un endettement important.

Le tribunal de commerce de Paris a récemment prolongé la période de conciliation entre Casino et ses créanciers jusqu'au 25 octobre. Une offre de reprise par le Tchèque Daniel Kretinsky, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor est également sur la table. Cette offre comporte un apport financier de 1,2 milliard d'euros et une réduction de la dette du groupe Casino de près de 5 milliards d'euros. Elle implique également la cession des activités de Casino en Amérique latine, où travaillent les trois quarts des quelque 200.000 employés du groupe.

La première vague de cessions à Intermarché concerne 59 magasins en France, représentant environ 600 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel. Ces magasins sont répartis sur l'ensemble du territoire français, avec une concentration plus importante dans le sud-ouest et dans l'est du pays. La direction de Casino a précisé que la deuxième vague de cessions, également d'une soixantaine de magasins, se ferait « dans les trois ans à venir ». Environ 4.000 salariés sont concernés par ces deux vagues de transfert.

Les syndicats expriment des préoccupations quant au sort des salariés touchés par ce transfert de magasins. Selon eux, la plupart des employés ne connaissaient pas leurs futurs horaires de travail trois semaines avant le changement d'enseigne. De plus, certaines organisations syndicales redoutent des conditions de travail moins favorables chez Intermarché à long terme.