Journal de l'économie

Envoyer à un ami
Version imprimable

Développer ses soft skills et ses power skills dans un marché du travail en pleine mutation





Le 5 Février 2024, par Henri de Grossouvre

Henri de Grossouvre est essayiste spécialisé dans les relations internationales et la géopolitique européenne, il écrit régulièrement sur divers sujets de sociétés, notamment sur l'évolution du monde du travail et sur les villes de demain.


Quel est le secret d'une carrière réussie ? 2023 est l'année européenne des compétences (1), mais quelles compétences en particulier ? Quel que soit le secteur dans lequel vous travaillez, les soft skills - ou power skills - sont désormais des atouts clés pour se tailler un rôle de premier plan dans toute organisation.

Dans le contexte actuel, l'expérience et les compétences techniques (“hard skills”) sont complétées par des compétences non techniques (“soft skills”), de nouvelles compétences difficiles à mesurer et à quantifier, mais tout aussi déterminantes.

Les soft skills : qu'est-ce que c'est ?

Les soft skills comprennent l’ensemble des compétences dites "douces", non techniques et transversales qui sont essentielles pour interagir avec les autres et être efficace dans un environnement de travail. Ces compétences sont souvent définies comme un ensemble d'attributs positifs et de compétences liées à l'intelligence émotionnelle, fondamentales pour améliorer les performances, les relations interpersonnelles et l'adaptation aux changements du marché.

Cet éventail de compétences comprend des aptitudes telles que la communication et l'écoute assertives, la résolution de problèmes, la gestion des conflits, la collaboration et la coopération.

En ce qui concerne les power skills il n'y a pas de réelle distinction entre elles et les soft skills, les premières semblant plutôt être une évolution naturelle des secondes, leur approfondissement. Nous sommes donc passés d'une conception basé sur les soft skills à une conception basée sur les power skills Plus précisément, lorsque nous parlons de compétences actives, nous faisons référence à des compétences telles que la créativité, l'agilité mentale, la résilience et le développement personnel.

Soft skills actifs = compétences transversales

Les soft skills actifs sont appelées compétences transversales parce que leur application ne se limite pas à un domaine professionnel ou disciplinaire spécifique : elles ont une valeur universelle et peuvent être appliquées avec succès dans toute une série de contextes professionnels et de la vie quotidienne.

Par exemple, la capacité à communiquer efficacement, un exemple de compétence non technique, est fondamentale dans tout environnement de travail, du marketing à l'enseignement, de la gestion des ressources humaines à l'ingénierie. De même, l'agilité mentale, une des compétences actives, peut être appliquée dans un large éventail de situations, d'une réunion de brainstorming à une crise d'entreprise ; d'autres peuvent également être mises en pratique dans la vie personnelle, comme la résolution d’un conflit.

La transversalité de ces compétences s'étend non seulement à leur champ d'application, mais aussi à leur capacité à améliorer et à valoriser les compétences spécifiques de chaque individu, quel que soit son rôle ou le secteur dans lequel il travaille. Les soft skills actifs sont en fait des compétences qui complètent et approfondissent les compétences de base propres à chaque individu.

À cela s'ajoutent la flexibilité et l'adaptabilité au changement. Dans un monde du travail en constante évolution et caractérisé par des changements technologiques rapides et imprévisibles, des compétences telles que l'adaptabilité, la gestion du changement, le travail en équipe, la créativité et la résolution de problèmes sont essentielles, rendant les individus plus compétitifs sur le marché du travail actuel et les préparant à relever avec succès les défis futurs.

Enfin, la nature transversale de ce type de compétences se reflète également dans le fait que ces aptitudes peuvent être développées et améliorées à tout moment de la vie grâce à l'expérience, à la formation continue et à l'apprentissage sur le terrain. Il n'y a pas de "bon moment" pour développer les compétences douces et les compétences de pouvoir : elles peuvent et doivent être cultivées en permanence en vue d'une amélioration continue, tant sur le plan professionnel que personnel.

Pourquoi les soft skills sont-elles importantes pour l'organisation et l'individu ?

Pour développer les compétences, il est important que les responsables des ressources humaines et de la formation offrent aux employés des possibilités de formation et de développement permanents afin de les aider à évoluer et à se développer dans un environnement de travail de plus en plus changeant et rapide.

Par exemple, la formation à la créativité et à l'agilité mentale peut aider les employés à penser de manière plus souple et à trouver des solutions innovantes aux problèmes. La formation à la résilience et au développement personnel, quant à elle, permet de cultiver une approche de la gestion des défis et de développer un état d'esprit de croissance.

En outre, il est important que les organismes de formation encouragent les employés à mettre en pratique leurs power skills non seulement sur le lieu de travail, mais aussi dans la vie quotidienne. Par exemple, en encourageant l'innovation et la créativité par le biais de programmes d'"innovation ouverte", ou en promouvant la résilience et le développement personnel via des programmes de coaching ou de mentorat.

« La jeune génération doit être préparée à ces changements. Les jeunes ne cherchent plus la sécurité mais l’innovation, de nouvelles inspirations même s’ils apprécient le confort et lui donnent une grande importance dans leur vie privée comme dans le cadre professionnel. C’est là que les soft skills jouent un rôle clé, aussi pour créer la confiance et la motivation entre les jeunes et leurs managers. Par ailleurs l’apprentissage et la maîtrise de langues étrangères et d’abord de l’anglais est un soft skill essentiel » (Sylvia Hakopian, coordinatrice pédagogique d’ALCNY, enseignement de l’anglais par les soft skills, https://alcny.fr/home )
 
Analyse de rentabilité - 3 exemples de réussite : Google, Microsoft et IBM

Voici trois études de cas illustrant comment trois géants de la technologie - Microsoft, Google et IBM - ont augmenté leur productivité grâce à la formation aux compétences non techniques.

Microsoft - Culture de la croissance

Depuis 2014, sous la direction du PDG Satya Nadella, Microsoft a entrepris un voyage de transformation culturelle.(2).  L'objectif était de créer une culture de "l'esprit de croissance" basée sur l'apprentissage continu, l'innovation et l'adaptabilité.

Les employés ont été encouragés à développer des compétences non techniques telles que la collaboration, la communication et l'empathie, ainsi que des compétences techniques telles que l'agilité mentale et la résilience. Cette transformation a conduit à une augmentation de la satisfaction des employés et a contribué au succès renouvelé de l'entreprise.(3)

Google - Projet Aristote

En 2012, Google a lancé le projet Aristote pour étudier la dynamique des équipes performantes au sein de l'entreprise.
Ils ont constaté que les compétences non techniques, telles que la communication ouverte, l'empathie et la sécurité psychologique, étaient plus importantes pour le succès de l'équipe que les compétences techniques.(4) À la suite de cette découverte, Google a investi dans la formation de ses employés aux compétences non techniques.

IBM - Initiative de réflexion sur la conception

IBM a lancé une initiative de "design thinking" pour encourager la créativité, l'innovation et la collaboration parmi ses employés (5).
La formation comprenait des ateliers et des séances de mentorat visant à développer la pensée critique, la résolution de problèmes et les compétences en matière de communication. Cette approche a permis de trouver des solutions innovantes et d'améliorer les performances de l'entreprise.
 
Retrouvez Henri de Grossouvre sur son site internet : https://www.henridegrossouvre.com  et sur twitter: https://twitter.com/HGrossouvre  
 
(1) https://year-of-skills.europa.eu/index_en
(2) https://www.ft.com/content/39db7e82-3947-11ea-ac3c-f68c10993b04
(3) https://www.businessinsider.com/microsoft-ceo-satya-nadella-company-culture-change-growth-mindset?r=US&IR=T
(4) https://www.nytimes.com/2016/02/28/magazine/what-google-learned-from-its-quest-to-build-the-perfect-team.html
(5) https://www.ibm.com/design/thinking/page/hco



Nouveau commentaire :
Twitter

Le JDE promeut la liberté d'expression, dans le respect des personnes et des opinions. La rédaction du JDE se réserve le droit de supprimer, sans préavis, tout commentaire à caractère insultant, diffamatoire, péremptoire, ou commercial.

France | Mémoire des familles, généalogie, héraldique | International | Entreprises | Management | Lifestyle | Blogs de la rédaction | Divers | Native Advertising | Juris | Art & Culture | Prospective | Immobilier, Achats et Ethique des affaires | Intelligence et sécurité économique - "Les carnets de Vauban"



Les entretiens du JDE

Tarek El Kahodi, président de l'ONG LIFE : "L’environnement est un sujet humanitaire quand on parle d’accès à l’eau" (2/2)

Tarek El Kahodi, président de l'ONG LIFE : "Il faut savoir prendre de la hauteur pour être réellement efficace dans des situations d’urgence" (1/2)

Jean-Marie Baron : "Le fils du Gouverneur"

Les irrégularisables

Les régularisables

Aude de Kerros : "L'Art caché enfin dévoilé"

Robert Salmon : « Voyages insolites en contrées spirituelles »

Antoine Arjakovsky : "Pour sortir de la guerre"











Rss
Twitter
Facebook