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Julien Aubert, député du Vaucluse : « L’absence de gaullisme fait le lit des extrêmes »





Le 27 Septembre 2017, par La Rédaction

Député de Vaucluse depuis 2012, Julien Aubert est aussi Conseiller régional en région PACA. S’il n’est pas encore très connu du grand public, ses convictions gaullistes se font entendre dans le paysage politique. En septembre, il annonçait sa candidature pour la présidence de son parti Les Républicains. L’occasion pour le Journal de l’Economie de revenir sur son parcours et quelques-unes de ses propositions.


Julien Aubert, député du Vaucluse
Julien Aubert, député du Vaucluse

Julien Aubert, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis né à Marseille et j’ai 39 ans. Je suis issu d’une famille provençale mi- marseillaise et mi- vauclusienne. Mon grand-père était résistant dans le maquis du Ventoux.
 
Après être passé par Sciences-Po et l’ENA, j’ai été de 2004 à 2012 magistrat à la Cour des comptes. Voulant m’engager au service de mes concitoyens, j’ai été candidat en 2012 dans la 5ème circonscription du Vaucluse où je suis toujours élu.
 
En 2015, j’ai soutenu Christian Estrosi pour les élections régionales. Tête de liste dans le Vaucluse, j’ai été élu Vice-président délégué aux Finances et à la rationalisation des dépenses. Enfin, en juin dernier, dans un contexte politique local et national complexe, j’ai été réélu député au second tour avec 50,89 % des voix. A l’assemblée, je siège à la commission des Finances et occupe le poste de Vice-président du groupe Les Républicains. En conformité avec la loi sur le non-cumul j’ai démissionné de mon poste à la région pour siéger en tant que simple conseiller. 

Pourquoi avez-vous décidé d’être candidat à la présidence de votre mouvement ?

Cette année encore, la droite a perdu une élection qui été jugée imperdable. Après cinq ans de mandature socialiste, la victoire semblait acquise. François Hollande, sûr de son échec, n’a même pas osé se représenter, son bilan était indéfendable. Et pourtant, nous avons échoué à nous qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle et à obtenir une majorité à l’Assemblée nationale. Chacun se rappelle les raisons principales qui ont abouti à cette débâcle. Mais derrière l’échec conjoncturel, nous avons été incapables de prendre en compte d’autres réalités plus structurelles. Nous n’avons pas pris conscience des mutations profondes de la société française. Notre mouvement n’a pas adapté son logiciel aux nouveaux enjeux contemporains. Nous n’avons pas su non plus moderniser ses structures, son fonctionnement, et répondre aux défis d’un parti de masse au 21ᵉ siècle.
 
Parmi les candidats déclarés, personne ne faisait ce diagnostic, c’est pourquoi, en homme libre et engagé j’ai décidé de me présenter à la présidence des Républicains. Je veux que mon parti se réveille pour mettre sur la table les questions que nous avons, pendant trop longtemps, laissées de côté. Désormais nous devons réfléchir à comment répondre à l’aspiration démocratique dans un monde devenu plus horizontal mais qui aspire toujours à une forme d’autorité pyramidale. Comment mobiliser nos adhérents et faire en sorte qu’un véritable service leur soit rendu en échange de leurs cotisations ? Comment faire cohabiter des sensibilités différentes au sein d’une même famille politique et permettre l’expression d’une véritable réflexion intellectuelle interne ? Tels sont les sujets dont le futur Président des Républicains devra s’occuper en priorité.

En quelques mots, quelle est votre ligne politique ?

Mes convictions politiques s’enracinent dans le gaullisme. J’ai la France pour espérance, l’Europe des nations et des peuples comme horizon et le peuple comme boussole. Pour me situer, je me considère proche de Philippe Séguin ou encore d’Henri Guaino.
 
Nous Les Républicains, nous avons le général de Gaulle en héritage. Ces racines nous obligent. Nous devons avant tout renouer avec la noblesse politique c’est-à-dire le service de la cité et de l’intérêt général. Nous devons incarner une droite fière d’elle même. Une droite qui ne doit s’excuser d’être de droite et faire table rase de l’idéologie héritée de 68. Pour être généreux et parler de justice sociale, il nous faut avant tout rappeler les exigences d’autorité, de respect, de méritocratie, de laïcité et retrouver notre fierté d’être Français.

Le Gaullisme est inséparable de l’indépendance nationale et de l’idée de souveraineté. Au XXIème siècle, dans l’Union européenne, que veut dire pour la France le terme de souveraineté ?

J’aime citer cette phrase du Général qui comme beaucoup d’entre elles n’a pas pris une ride, « l’essentiel pour jouer un rôle à l’international, c’est d’exister par soi-même, chez soi. Il n’y a pas de réalité internationale qui ne soit d’abord une réalité nationale ».
 
Comme le disait Philippe Seguin, la souveraineté, c’est-à-dire notre capacité d’agir en nation libre est indivisible comme un nombre premier. On est souverain ou on ne l’est pas. C’est la garantie de notre démocratie. Or, de plus en plus, nos lois sont votées à Strasbourg, nos politiques monétaires et migratoires décidées à Bruxelles et notre politique étrangère à Washington. L’Europe a été imposée au Français comme une seconde patrie. Le traité de Lisbonne, aboutissant à une Europe toujours plus fédéraliste, a piétiné le non au référendum de 2005. Les élites ont alors définitivement rompu le contrat moral avec le peuple.
 
C’est la raison pour laquelle, les Français s’emparent du vote protestataire comme un cri d’alarme. L’absence de gaullisme fait le lit des extrêmes, car si les élites sont sourdes, le peuple, lui n’est plus aveugle.
 
C’est pourquoi je milite pour une Europe véritablement européenne, une Europe des nations respectueuse des singularités étatiques et de leur souveraineté. Une Europe qui protège contre une immigration incontrôlée et un système capitalisme inhumain. Il existe un modèle français qui doit perdurer. Aussi, je souhaite, comme au temps du général de Gaulle, une Europe des coopérations qui se concentre principalement sur des projets concrets comme par exemple le développement des nouvelles technologies ou la lutte contre le cancer afin de tenir notre place dans la compétition mondiale. 

L’un de vos concurrents les plus sérieux, Laurent Wauquiez, déclarait, il y a quelques temps, qu’il ne reviendrait pas sur la loi Taubira. Quelle est votre position sur le sujet ?

Ma position sur la question n’a pas changé. En 2013, j’étais dans l’hémicycle, l’un des députés les plus présents pour défendre une position somme toute assez simple : la liberté des adultes doit s’arrêter où commence le droit des enfants. La question n’est pas de remettre en cause l’amour que se donnent deux personnes de même sexe ni de discuter de leur capacité individuelle à élever un enfant, mais j’estime qu’un enfant a le droit de bénéficier pour vivre et grandir des deux modèles de l’humanité, c’est-à-dire d’un père et d’une mère.  C’est pourquoi je suis pour une grande politique généreuse pour les familiales monoparentales afin de limiter les conséquences des accidents de la vie. Mais instituer légalement un manque en supprimant volontairement la présence d’un père ou d’une mère constitue pour moi un choix dangereux qui amènera inévitablement à la question de la PMA pour tous puis de la GPA. 

Récemment, vous avez proposé de créer un parti composé de deux entités distinctes dont l’unité serait garantie par un président unique. Pouvez-vous préciser votre projet ?

Je propose une confédération de deux partis jumeaux. L’un composé des Républicains gaullistes et l’autre des Républicains libéraux. Car si, ce qui nous rassemble et plus important que ce qui nous divise, il est essentiel pour notre formation politique d’objectiver nos différences. Sinon, nous continuerons à faire de l’eau tiède, c’est-à-dire un programme issu d’un consensus bancal qui ne répond pas aux aspirations des Français.
 
Par la suite, les adhérents éliront un président de parti qui aura à charge de veiller à l’unité de ces deux entités issues respectivement des vestiges du RPR et de l’UDF.




1.Posté par JULIEN le 28/09/2017 09:54 | Alerter
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Il y a quelques temps, bien avant les présidentielles, RDV pris, j'ai rencontré Mrs Julien AUBERT, député de ma circonscription, pour lui faire savoir le sentiment de révolte, que dis-je de révolution qui grondait au sein du peuple de France. Lui indiquant par moult détails le ressentiment d'injustice sociale qu'éprouvaient nos compatriotes, notamment sur les avantages et privilèges dont bénéficiait une grande partie des élus de la république. Que lorsque l'on naviguait sur la canopée, on ne voyait pas et on entendait pas ce qui se passent en sous bois, d'où ce sentiment d'abandon qui en résulte de la part de nos concitoyens. En cet instant je pense qu'il n'a pas pris toute la mesure de mon appel, n'étant pas le 18 ni même au mois de juin. Bien qu'ayant sorti quelques temps après son livre :salaud d'élus, celui-ci par l'emploi du singulier n'est pas comme on pourrait le penser un réquisitoire, mais bien un plaidoyer à l'égard de tous ces élus. Mais la dure réalité de la vie publique a fait son chemin et vous connaissez la suite. Ayant pris conscience par force de cette réalité, Mrs Julien AUBERT qui a par ailleurs un sens aigus du devoir et de la fidélité ne peut se résoudre a voir son parti se déchirer et se dissoudre à petit feu. D'où son engagement a prendre la présidence de celui-ci pour lui redorer son blason et remettre à jour ses fondamentaux. Député besogneux, intègre, élu de la nation, mais tjrs au plus prés de sa circonscription il bénéficie de tout mon soutient si minime soit- il.



2.Posté par JULIEN le 29/09/2017 01:47 | Alerter
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Dans le texte ci dessus il faut lire:

3.Posté par JULIEN le 29/09/2017 02:00 | Alerter
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Il faut lire;

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