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L'État vient au secours d'Atos





Le 30 Avril 2024, par Aurélien Delacroix

Dans un contexte économique tendu pour la société Atos, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a annoncé une mesure importante pour protéger les activités stratégiques de l'entreprise, affirmant l'engagement du gouvernement à préserver la souveraineté nationale dans des secteurs clés.


Une intervention économique et stratégique

La société Atos, confrontée à de sérieuses difficultés financières, est au cœur des attentions du gouvernement français. En effet, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a révélé l'envoi d'une lettre d'intention à Atos pour acquérir ses activités dites « souveraines ». Celles-ci incluent des technologies sensibles telles que la cybersécurité, les supercalculateurs, et les applications nucléaires, jugées essentielles pour la sécurité et l'autonomie technologique de la France.

Selon Bruno Le Maire, « ces activités souveraines doivent rester sous le contrôle exclusif de la France ». Cette déclaration souligne l'importance stratégique que le gouvernement accorde à ces technologies, en particulier dans un contexte où la sécurité nationale pourrait être compromise par des intérêts étrangers. Le ministre a exprimé sa vigilance et son suivi actif du dossier, mettant en lumière l'importance de ces activités pour la défense et la souveraineté du pays.

La filiale BDS d'Atos, qui regroupe ces activités critiques, génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 900 millions d'euros. Ce périmètre inclut les supercalculateurs, utilisés notamment pour la dissuasion nucléaire, et diverses technologies avancées en intelligence artificielle et informatique quantique. L'État, ayant déjà prêté 50 millions d'euros à Atos pour stabiliser sa situation financière, montre ainsi son intention de ne pas laisser ces capacités vitales tomber en des mains qui pourraient contrarier les intérêts nationaux.

L'avenir d'Atos entre les mains de l'État

Bruno Le Maire a également indiqué que l'opération était dirigée par l'Agence des participations de l'État, mais avec le souhait que l'État ne soit pas le seul acteur impliqué. Des discussions seraient en cours avec d'autres industriels français, notamment dans les secteurs de la défense et de l'aéronautique, pour consolider une alliance nationale autour de ces technologies.

L'intervention de l'État pourrait ouvrir la voie à une nationalisation partielle ou totale des activités stratégiques d'Atos, tout en permettant la création d'une structure où l'État serait minoritaire. Ce partenariat envisagé avec d'autres géants tels que Thalès et Dassault dans les activités militaires pourrait renforcer la position d'Atos sur le marché et redéfinir son plan stratégique de redressement. 

Toutefois, l'annonce de l'ajustement du plan d'affaires d'Atos pour 2024-2027 a entraîné une chute de près de 10% de l'action de l'entreprise, mettant en évidence les défis financiers et stratégiques auxquels elle est confrontée.

Cette démarche de l'État montre une volonté claire de protéger les industries et technologies clés, une démarche qui s'inscrit dans une vision à long terme de la souveraineté et de la sécurité nationales. Alors que la date limite pour les propositions de refinancement a été décalée au 3 mai, le marché et les parties prenantes attendent de voir comment Atos et l'État français vont collaborer pour naviguer dans ces eaux tumultueuses.




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