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La précarité hygiénique, une réalité inquiétante pour un Français sur deux





Le 27 Février 2024, par François Lapierre

Une étude de l'Ifop pour l'association Dons Solidaires révèle un phénomène alarmant : la précarité hygiénique touche désormais un Français sur deux, contraints de limiter leur consommation de produits d'hygiène face à la flambée des prix. Cette situation, qui s'aggrave d'année en année, révèle une fracture sociale et sanitaire profonde au sein de la population française.


La précarité hygiénique, un fléau en expansion

Selon les données recueillies par l'Ifop pour Dons Solidaires, la précarité hygiénique affecte aujourd'hui 50% des Français, marquant une augmentation significative de 16% par rapport à l'année précédente. Cette tendance, loin d'être marginale, concerne une large gamme de produits, des plus essentiels aux plus accessoires. 

Parmi les articles les plus fréquemment sacrifiés figurent le maquillage, les colorants capillaires et les soins hydratants, mais également des produits de première nécessité tels que les lessives, les couches pour enfants, le shampoing, les brosses à dents, les protections menstruelles et même le papier toilette.

Ce phénomène ne se limite plus aux populations traditionnellement considérées comme vulnérables. Il s'étend désormais à une part significative de la population qui se trouve sur le fil du rasoir économique. Les choix difficiles auxquels sont confrontés ces individus soulignent une réalité déchirante : la nécessité de jongler entre différents besoins fondamentaux dans un contexte d'insécurité financière croissante.

Femmes et jeunes, premières victimes

Les groupes les plus affectés par cette situation sont les femmes et les jeunes, particulièrement ceux ne vivant plus sous le toit familial. L'étude souligne l'ampleur du problème pour les femmes, quatre millions d'entre elles ayant dû renoncer à l'achat de protections menstruelles à un moment donné, et 2,8 millions y étant régulièrement confrontées. Cette contrainte financière les force à limiter leurs activités extérieures ou à recourir à des solutions précaires, exacerbant un sentiment d'exclusion et affectant profondément leur estime de soi.

Quant aux jeunes de 18 à 29 ans, leur situation n'est guère plus enviable. Considérés comme pauvres selon les critères de l'Observatoire des inégalités, ils sont nombreux à devoir renoncer à des produits d'hygiène basiques pour subvenir à des besoins plus immédiats tels que le logement et l'alimentation. Cette privation a des répercussions directes sur leur vie sociale, beaucoup admettant avoir renoncé à sortir en raison d'un sentiment de malaise lié à leur apparence.

Face à cette réalité sombre, Dons Solidaires lance un appel à la mobilisation. L'association souligne l'importance cruciale d'agir pour contrer cette tendance et aider les populations touchées. Leur travail, essentiel mais insuffisant, nécessite le soutien des institutions, des entreprises et des citoyens. 




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