10% des salariés sont surexposés à des risques psychosociaux au travail




Le 18 Avril 2014, par Axelle Baudry

10% des actifs seraient « surexposés » à des risques psychosociaux au travail. C'est ce que met en évidence un rapport de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (DARES) dressant un tableau des risques psychosociaux au travail, paru en avril 2014. Il s’appuie sur une enquête « Santé et itinéraire professionnel », réalisée en 2010.


(Wikimedia)
Un collège d’expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux au travail a été institué en 2008 par l’INSEE, à la demande du Ministre en charge du travail, qui était alors Xavier Bertrand. Il se compose d’économistes, d’ergonomes, d’épidémiologistes, d’un chercheur en gestion, de chercheurs en médecine du travail, de psychologues et psychiatres, de sociologues et de statisticiens.

Ce collège définit les risques psychosociaux au travail comme « les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental ». Les risques psychosociaux au travail sont donc divers et peuvent affecter la santé physique et mentale des salariés, notamment en cas d’expositions multiples. 

Le collège d’expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux au travail a élaboré des propositions pour un suivi statistique de ces risques autour de six dimensions : les exigences du travail, les exigences émotionnelles, l’autonomie et les marges de manœuvre, les rapports sociaux et relations de travail, les conflits de valeurs, l’insécurité économique.

Six profils de situations d’expositions aux risques psychosociaux différents ont ainsi pu être distingués parmi les salariés. Tandis que 28% des salariés ne déclarent pas ou très peu de facteurs à risque, 19% indiquent manquer de reconnaissance dans leur travail mais ne pas vraiment en souffrir. 16% sont confrontés à de fortes exigences émotionnelles liées au contact avec le public mais bénéficient d’un soutien dans leur environnement professionnel, 15% sont exposés à un travail exigeant et intensif, 13% déclarent un manque de reconnaissance professionnelle et des relations de travail difficiles et 9% sont qualifiés de « surexposés », car ils cumulent plusieurs facteurs de risque.

Les personnes les moins exposées s’estiment plutôt en bonne santé. Il s’agit le plus souvent des salariés âgés de 50 ans et plus, des ouvriers qualifiés et des professions de services directs aux particuliers. Ces salariés se disent en outre relativement peu exposés aux pénibilités physiques. A contrario, les salariés les plus exposés aux facteurs de risques psychosociaux et à leur cumul déclarent pour la plupart une santé physique et mentale dégradée. Il s’agit le plus souvent de jeunes, d’ouvriers non qualifiés ou d’employés, avec des contrats temporaires. Ils se disent aussi davantage exposés aux contraintes physiques.