Amazon privé de gratuité des frais de port pour la livraison de livres




Le 9 Janvier 2014, par Aurélien Delacroix

Le réseau des 3 000 librairies qui quadrillent le territoire français peut souffler : le gouvernement est de leur côté. Le Sénat a ainsi voté à l'unanimité un texte de loi interdisant aux distributeurs en ligne de cumuler le rabais de 5% sur le prix de vente d'un livre et la gratuité des frais de port.


La première entreprise visée par cette loi, qui passait en seconde lecture après un passage à l'Assemblée en octobre dernier, est l'américaine Amazon, dont la communication tourne beaucoup autour de la gratuité de l'envoi de livres. De fait, Amazon est devenu en 15 ans de présence en France, le troisième réseau de vente avec 17% du marché. Les librairies indépendantes sont toujours en tête, mais elles souffrent de la concurrence imposée par les nouveaux acteurs du numérique, aux coûts beaucoup plus serrés - et qui ont su répondre à une demande de la part des lecteurs.
 
Cependant, « cette loi n'est pas là pour entraver la vente de livres en ligne mais pour garantir une concurrence juste », a assuré Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, qui a défendu ce projet de loi. Du côté d'Amazon, on regrette l'augmentation du prix du livre qui va résulter de la mise en pratique de la loi. Le distributeur rappelle également la difficulté que peuvent éprouver certains lecteurs qui ne trouvent pas de librairies près de chez eux.
 
Le projet initial souhaitait interdire la gratuité des frais de port; le Sénat a modifié le texte : la gratuité est bien interdite, mais une remise à hauteur de 5% du prix de vente du livre est autorisée sur les frais de livraison. De fait, les distributeurs en ligne pourront essayer de s'arranger pour facturer un port à quelques centimes d'euros… Il leur sera néanmoins impossible de communiquer sur la gratuité de la livraison.