BNP Paribas : et pourquoi pas une amende à 16 milliards ?




Le 6 Juin 2014, par Aurélien Delacroix

L'affaire de la BNP Paribas est une épine dans le pied des relations entre Paris et Washington. Si François Hollande et Barack Obama ont évoqué la question à l'occasion des cérémonies entourant la commémoration du débarquement de juin 1944, le président américain s'est immédiatement réfugié derrière l'indépendance de la justice américaine et ne compte pas se mêler de ce dossier.


C'est d'autant plus dommageable pour la banque française que le montant de l'amende, actuellement fixée à 10 milliards de dollars, pourrait encore évoluer. Et pas à la baisse… Reuters avance que celle-ci aurait pu atteindre les 16 milliards de dollars, une somme faramineuse (11,7 milliards d'euros) qui a semble t-il servi de leurre dans les négociations entre la BNP et les autorités judiciaires du pays.
 
Le crime de l'établissement français est grave. La banque a enfreint l'embargo américain de plusieurs pays dit « voyous » comme le Soudan et l'Iran, en y effectuant des opérations en dollars. Pire encore : elle a poursuivi ces activités frauduleuses même après avoir été prévenue. Cela vaut bien une amende, mais les montants demandés sont jugés « déraisonnables » par les autorités françaises. Et c'est sans compter l'interdiction d'exercer sur le territoire qui est agitée comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de la banque…
 
De toute évidence, BNP Paribas va servir d'exemple et montrer qu'en la matière, on ne saurait passer au-dessus des lois américaines. C'est pourquoi les dirigeants du pays, François Hollande et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères en tête, ont pris les choses en main. Sans trop de succès jusqu'à présent.