Consommation : la qualité sacrifiée sur l’autel des prix en 2023




Le 7 Février 2024, par Paolo Garoscio

La consommation en France a subi une transformation profonde sous l'effet d'une inflation persistante, révèle l'étude annuelle de NielsenIQ publiée le 6 février 2024. Les Français, confrontés à la hausse des prix, ont adapté leurs comportements d'achat, privilégiant des stratégies d'économie et redéfinissant leurs priorités.


Une baisse des dépenses pour les Français en 2023

L'inflation a contraint 51% des Français à réduire leurs dépenses en habillement et 48% à diminuer leurs loisirs hors domicile, tandis que 61% ont espacé leurs visites au restaurant. 22% des consommateurs interrogés ont même dû limiter leurs achats en nourriture et produits essentiels. Pour limiter la facture à la caisse, sans surprise, 47% des personnes interrogées ont intensifié la comparaison des prix, 44% ont privilégié les achats en promotion, et 38% ont réduit leur consommation de viande et de poisson.

Les marques de distributeurs (MDD), en moyenne moins chères, ont connu une popularité croissante, avec des ventes atteignant 20,9 milliards d'euros. Un record, souligne NielsenIQ relayé par BFMTV. Pour le panéliste, c’est une nette "descente en gamme historique" de la consommation des ménages. La part des MDD dans les achats des familles françaises atteint désormais 50%.
 

Le bio en berne, les discounters ont la cote

Les enseignes reconnues pour leurs petits prix, telles que Leclerc et Lidl, ont vu leur part de marché augmenter respectivement de 21,5% à 22,6% et de 7,5% à 8% entre 2021 et 2023. Inversement, le secteur des produits biologiques a particulièrement souffert, avec une baisse de 11,3% en volume et de 3,1% en valeur, atteignant 5,6 milliards d'euros à fin 2023. Les produits bio, plus chers, n’ont pas pu concurrencer les produits classiques, alors que le budget des Français se réduisait.

Heureusement, l'inflation devrait ralentir en 2024. Mais les habitudes de consommation adoptées par les Français pourraient s'inscrire dans la durée. En particulier car les salaires n’évoluent pas suffisamment vite pour que les Français aient l’impression d’avoir plus de pouvoir d’achat.