Données personnelles : une exploitation en dehors des réglementations




Le 19 Février 2014, par Aurélien Delacroix

Les grandes enseignes en France n'hésitent pas à arrondir les fins de mois en revendant les données personnelles de leurs clients.


En Europe, ce marché de la revente des données personnelles représente 315 milliards d'euros. Ce secteur devrait générer 1 000 milliards d'euros à l'horizon 2020 ! On comprend dès lors que les grandes enseignes de France s'y adonnent, à en croire une enquête de l'association CLCV. La Fnac a ainsi revendu une partie de son fichier clients à Virgin. Ces fichiers contiennent bon nombre d'informations comme les noms, prénoms et coordonnées d'une personne, mais aussi ses goûts dans tous les domaines. Un « profil de consommation » qui permet ensuite aux marques de cibler finement de potentiels consommateurs, qu'elles démarchent sous toutes les formes possibles (courriel, téléphone…)
 
Avec le jeu des recoupements, ces enseignes peuvent également tirer le portrait d'un foyer - et cela va au-delà de la simple consommation, puisque les données cumulées permettent aussi d'extrapoler sur l'état de santé ou la religion pratiquée dans une famille.
 
Il est possible de se prémunir, autant que possible, de ces mauvaises habitudes. La plupart des formulaires présents sur les sites marchands contiennent une case refusant le partage des informations personnelles (si ça n'est pas le cas, mieux vaut alors changer de site web). Dans le cas des cartes de fidélité distributeur, CLCV pointe une information illisible et l'absence de support. Enfin, l'accès aux données reste très difficile et aléatoire selon les enseignes. Le traitement des données personnelles est pourtant réglementé depuis 1978, mais avec l'explosion des achats sur internet et des nouvelles technologies, ce droit des consommateurs passe bien souvent par pertes et profits.