Hadopi a coûté 82 millions d’euros à l’État en 10 ans




Le 4 Aout 2020, par Paolo Garoscio

La Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a publié, fin juillet 2020, son rapport annuel pour l’année 2019. L’occasion de faire le point sur les 10 ans d’existence de cette autorité visant à lutter contre le piratage des œuvres en France… et qui coûte très cher à l’État pour un résultat mitigé.


82 millions d’euros dépensés pour Hadopi en 10 ans

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Repéré par NextImpact, le rapport publié en juillet 2020 dévoile que la Hadopi aura coûté, en 10 ans (elle a été créée en 2009), 82 millions d’euros. Une somme importante en frais de fonctionnement ainsi qu’en salaires qui est pratiquement mille fois supérieure à la somme totale des amendes qui ont été infligées à la suite de son contrôle. Fin 2019, selon le rapport, 87.000 euros d’amendes cumulées ont été infligées aux pirates français.

Le président de la Hadopi, Denis Rapone, se félicite toutefois de plusieurs succès, dans ce rapport. En particulier, le fait que, depuis sa création, l’autorité a envoyé 13 millions d’avertissements aux internautes français et que dans 70% des cas aucune récidive n’a été identifiée. Sauf que la Hadopi n’a pas forcément les moyens d’identifier ces récidives… car son champ de contrôle reste très limité.

La Hadopi ne contrôle que le Peer-to-Peer (P2P)

Le principal problème de la Hadopi pour identifier les pirates et lutter contre le piratage est son champ de contrôle : elle ne peut contrôler que les réseaux Peer-to-Peer (P2P) puisqu’elle ne sanctionne… que la mise à disposition des œuvres. La Hadopi ne sanctionne en réalité pas le téléchargement illégal mais la possibilité donnée par des internautes français de télécharger des œuvres depuis leur ordinateur par des tiers.

Or, ça change tout, surtout depuis que se sont développées des offres de téléchargement direct et de streaming illégal un peu partout dans le monde : la Hadopi ne peut pas les contrôler et les pirates restent impunis. Et il ne faut pas oublier la possibilité que les internautes français ont d’utiliser un VPN pour masquer leur adresse IP et donc ne pas se faire identifier, voire des techniques encore plus complexes comme des « seedbox », soit le téléchargement sur un serveur distant.