Hausse des prix alimentaires : le pouvoir d'achat des Français va être touché




Le 20 Avril 2020, par Aurélien Delacroix

Gare à la hausse des prix des produits agroalimentaires après le confinement. Le pouvoir d'achat des consommateurs risque de subir une baisse significative alors que les entreprises du secteur tirent la sonnette d'alarme.


Importante hausse des coûts

Les entreprises du secteur agroalimentaire ont jusqu'à présent permis de maintenir la chaîne alimentaire pour les Français confinés. Mais « à quel prix ? », s'interroge l'Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) dans son second baromètre depuis la mise en place des mesures de confinement, il y a un mois. L'inflation dans les rayons est « quasi-nulle », constate l'organisation professionnelle qui regroupe près de 18.000 entreprises du secteur. Mais si les prix n'ont pas ou peu augmenté, les sociétés spécialisées dans l'alimentation supportent des hausses de coûts importantes, qui réduisent fortement les marges et la rentabilité.

Ces hausses de coût sont directement liées à « l’augmentation des prix des matières premières, des coûts de maintenance des outils de production ou encore de l’achat des équipements de protection des salariés », explique le baromètre. Ces augmentations de coût, comprises « entre 3% et 16% », ont un impact sur les marges de manœuvre des entreprises qui font preuve d'un effort « considérable », souligne l'Ania.

Le pouvoir d'achat va subir le contrecoup du confinement

Ces efforts ne pourront pas durer éternellement. Il arrivera un moment, après la levée progressive du confinement, où les hausses seront répercutées sur les prix des produits : ce sera alors au tour des consommateurs de payer les conséquences de la crise sanitaire, ce qui pèsera sur le pouvoir d'achat. Richard Girardot, le président de l'association, ne dit pas autre chose : « Tous les Français doivent en avoir conscience. Une nouvelle ère s’engagera lors de la sortie de crise, façonnée par une demande durablement modifiée du consommateur, dans ses choix, ses circuits d’achat, son pouvoir d’achat ».

Le secteur de l'agroalimentaire va ressortir très fragilisé de la crise sanitaire. 70% à 80% des entreprises constatent en effet une baisse du chiffre d'affaires ainsi qu'une rentabilité en berne. La situation est particulièrement difficile pour les entreprises de la restauration hors domicile, où la baisse d'activité a atteint plus de 75% en valeur et en volume pour « près de la moitié des entreprises du secteur ». L'aide des pouvoirs publics va être indispensable pour ces sociétés.


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