L'État vole au secours de BNP Paribas




Le 4 Juin 2014, par Aurélien Delacroix

BNP Paribas est dans de mauvais draps. L'établissement bancaire a été pris la main dans le pot de confiture à contourner l'embargo imposé par les États-Unis sur Cuba, le Soudan et l'Iran… durant quatre ans tout de même.


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La banque a continué à traiter des transactions en dollars dans ces pays, alors qu'ils étaient soumis à l'opprobre américaine. La BNP Paribas a été condamné à une amende record de 10 milliards de dollars (7 milliards d'euros environ), du jamais vu. Si la banque, une des quatre plus importantes en France, avait commencé à provisionner un milliard d'euros pour payer une amende qu'elle savait inévitable, le montant imposé par les autorités américaines est exorbitant et menace jusqu'à l'existence de l'établissement.
 
Si jamais la BNP pouvait payer cette amende faramineuse, et en plus d'un plan d'économies que l'entreprise pourrait mettre en place afin d'assurer ses arrières, cela priverait l'État des retombées des recettes fiscales — on parle là de plusieurs milliards qui iraient alimenter les caisses des États-Unis, plutôt que celle de la France.
 
Il est donc impossible pour l'État de ne pas intervenir. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a balisé le terrain en parlant de « décision injuste et unilatérale », et de sanctions qui « ne sont pas raisonnables ». Celles-ci doivent être « proportionnée et raisonnable ». François Hollande a de son côté envoyé un courrier à Barack Obama pour s'enquérir de la situation. 
 
La pression sera t-elle suffisante pour faire plier une justice américaine qu'on sait très chatouilleuse sur son indépendance ? Ce d'autant qu'elle souhaite visiblement faire un exemple…