Le DieselGate frappe Renault, mis en examen




Le 9 Juin 2021, par Paolo Garoscio

L’affaire des moteurs truqués qui aura coûté cher à Volkswagen, d’où le scandale est parti, a rattrapé le constructeur français Renault. Ce dernier a annoncé, mardi 8 juin 2021, avoir été mis en examen pour des soupçons de tromperie sur les émissions polluantes de ses moteurs Diesel. Des accusations que le constructeur nie en bloc.


Renault a-t-il triché sur les émissions polluantes de ses moteurs Diesel ?

Pixabay/DWNTKRS
Après que le scandale du DieselGate a frappé Volkswagen, les autorités compétentes ont ouvert plusieurs enquêtes sur les constructeurs automobiles. En France, la répression des fraudes a ouvert la sienne contre Renault en 2017 et, très rapidement, une différence dans les émissions des moteurs Diesel du groupe a été identifiée : selon les premiers éléments de l’enquête, les moteurs émettraient jusqu’à trois fois plus de polluants en usage normal que ce qui a été enregistré lors des tests d’homologation.

Sans surprise, des soupçons de tricherie et de tromperie ont été soulevés : Volkswagen avait réussi, par le biais d’un logiciel truqueur, à réduire les émissions de plus de 11 millions de véhicules lors des tests. Pour Renault, l’affaire semble toutefois un peu différente : le groupe nie en bloc avoir triché et estime que les différences dans les émissions relevées sont liées à la conception même des moteurs.

Stellantis bientôt dans la tourmente également ?

Si Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie du groupe Renault, a déclaré le 8 juin 2021 : « il n’y a pas et il n’y a jamais eu de logiciel truqueur dans les moteurs Renault », ce sera aux juges d’en décider. Surtout après la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) pour qui la fonction dans le moteur d’un dispositif visant à réduire la pollution ne peut justifier sa présence.

Les autorités ont demandé à Renault de cautionner 20 millions d’euros pour de potentielles amendes et 60 millions d’euros pour d’éventuels dédommagements de consommateurs. Et l’affaire pourrait bien s’étendre : FCA Fiat Chrysler et PSA Peugeot Citroën sont également dans le collimateur des enquêteurs, alors que les deux constructeurs ont fusionné en début d’année 2021 pour donner naissance à Stellantis.