Le travail au noir a coûté 40 milliards en 2013




Le 28 Mars 2014, par Aurélien Delacroix

Le travail au noir a représenté en 2013 40 milliards d'euros de manque à gagner, a chiffré une étude du magazine Capital et RTL. C'est d'autant moins pour les caisses de l'État qui, comme chacun sait, sont désespérément vides.


La principale victime du travail dissimulé est la Sécurité sociale : les employeurs ne réglant pas les cotisations sociales de ces travailleurs non déclarés, c'est une somme considérable qui s'évanouit pour financer les prestations de la Sécu. Le fisc est également touché, puisqu'il est logiquement impossible aux services de Bercy de taxer des revenus qui officiellement, n'existent pas. Le travail au noir a explosé ces six dernières années, sous le coup de la pression fiscale qui ne cesse de s'alourdir pour réduire les déficits publics. Au finale, on assisterait presque à l'inverse ! Cet effet pervers de la hausse continue des impôts et des taxes est pourtant prévisible.
 
C'est traditionnellement dans le secteur des services à la personne (baby sitting, femme de ménage…) que le travail au noir est particulièrement important. C'est d'autant plus le cas aujourd'hui que le gouvernement a réduit les avantages du crédit d'impôt pour ce type d'activités : les employeurs potentiels ont de moins en moins intérêt à déclarer ces emplois, et pour cause - il coûte moins cher de donner un billet de la main à la main plutôt que d'en passer par un contrat en bonne et due forme.
 
Une des conséquences étonnantes de ce travail au noir de plus en plus important, c'est la baisse des heures travaillées déclarées des salariés : celle-ci accuse en effet une baisse de 4,5% sur un an. Les salariés consacrent de plus en plus de temps à arrondir les fins de mois à l'ombre des services fiscaux, au détriment de leur emploi « normal ». Les auto-entrepreneurs seraient également particulièrement ouverts à exercer une activité « en douce ».