Les prix des produits frais ont augmenté dans plusieurs pays européens




Le 6 Mai 2020, par François Lapierre

Les mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus en Europe ont fait grimper le prix des fruits et légumes et plus généralement, des produits frais. Des hausses qui peuvent atteindre 30% selon les produits.


Le coronavirus augmente les prix

Plusieurs études réalisées en Europe démontrent que les prix des produits frais ont augmenté dans plusieurs pays depuis la mise en place du confinement sur le continent. En France, une enquête de l'association UFC-Que Choisir montre une hausse de 9% en moyenne depuis mi-mars. En Allemagne, l'augmentation des prix atteint 10% en avril, selon le cabinet AMI. En fonction des produits, la hausse est plus ou moins élevée : les brocolis et les choux-fleurs ont augmenté de 30% outre-Rhin. Le prix des pommes en Pologne a doublé par rapport à l'an dernier… Bref, les étiquettes s'envolent dans plusieurs pays européens. C'est la conséquence très directe de la fermeture des frontières et des dispositifs de prévention pour lutter contre le coronavirus.

Les pays exportateurs ne livrent plus leurs voisins, tandis que la demande des consommateurs est en hausse. La main d'œuvre saisonnière étrangère n'est pas au rendez vous pour assurer les récoltes. De plus, les restaurants étant fermés, la demande des consommateurs pour des produits frais a augmenté ce qui ne fait qu'enchérir les prix. Localement, en fonction des nouvelles habitudes des consommateurs, les prix flambent pour certains produits comme le kiwi et le citron en Grèce, ou encore l'orange en Italie.

Les producteurs absorbent les hausses de prix

Le « consommer local » est aussi en cause : les fruits et légumes frais produits en France coûtent plus chers que ceux espagnols ou italiens. En Pologne, le gouvernement a appelé les citoyens à consommer la production locale pour soutenir les agriculteurs. Pour d'autres pays européens au contraire, les prix n'ont guère changé. C'est le cas au Royaume-Uni ou en Espagne, pour une raison simple : les producteurs et les distributeurs ont absorbé la hausse des coûts en rognant sur leurs marges.

Mais pour les producteurs de ces pays, c'est reculer pour mieux sauter : à un moment donné, les marges dégradées vont devoir retrouver leur niveau d'avant la crise sanitaire, si les agriculteurs et les entreprises du secteur veulent continuer à vivre. Et il n'est pas dit qu'ils ne relèvent pas plus fortement leurs prix afin de rattraper une partie des marges perdues.