Semaine en 4 jours : pourquoi l’idée d’Attal n’est pas la bonne ?




Le 5 Février 2024, par Paolo Garoscio

Gabriel Attal, Premier ministre, a demandé lors de son discours de politique générale du 30 janvier 2024 de tester la semaine en 4 jours dans les administrations. Mais attention : l’utilisation de « en » au lieu du classique « de » change radicalement la donne. Et risque de causer l’échec de la mesure ?


Qu'entend Gabriel Attal par semaine en 4 jours ?

Gabriel Attal, Premier ministre, semble intéressé par changer l’organisation du temps de travail dans les administrations pour mettre en place la semaine en 4 jours. Une proposition qui ne vise pas à réduire le volume horaire hebdomadaire mais à le répartir différemment, permettant aux salariés de bénéficier de trois jours de repos consécutifs tout en conservant leur salaire inchangé. En somme, les fonctionnaires devraient faire les mêmes heures, mais sur quatre jour au lieu de cinq.

La principale distinction entre la semaine en 4 jours proposée par Attal et la semaine de 4 jours traditionnelle réside en effet dans le maintien du volume horaire. La semaine de 4 jours classique suggère une réduction du temps de travail avec une conservation du salaire, visant une amélioration de la qualité de vie et une augmentation de la productivité. En revanche, la semaine en 4 jours selon Attal maintient le nombre d'heures travaillées, concentrées sur quatre jours.

L’une fonctionne, l’autre non

Malgré une réception favorable de l'idée de la semaine en 4 jours par le public français, avec 75% des sondés par YouGov pour le HuffPost en mai 2023 se déclarant pour, tout ne se passe pas comme prévu. Une expérimentation de la semaine en 4 jours menée à l'Urssaf Picardie a montré une faible adhésion des salariés, principalement due à l'intensification du rythme de travail.

Inversement, les expériences internationales, comme celle menée au Royaume-Uni, où plus de 60 entreprises ont testé la semaine de 4 jours avec maintien du salaire, montrent des résultats positifs, avec une augmentation de la motivation et de la productivité des salariés, ainsi qu'une réduction de l'absentéisme.