Des émeutes « très différentes »
Les émeutes de 2005 avaient coûté aux assureurs un total de 204 millions d’euros, avec plus de 80% des sinistres liés à des dégradations et incendies de véhicules. Aujourd’hui, la situation est bien différente. Florence Lustman, présidente de France Assureurs, souligne que « la nature des sinistres liés aux violences de ces derniers jours est donc très différente de ce que notre pays avait connu en 2005 ».
Si les émeutes de 2005 et de 2023 sont liées à la mort de deux adolescents, celles de 2023 ont marqué les esprits par la nature des dégradations. Ce sont surtout des bâtiments publics et des commerces qui ont été frappés. Les seuls dégâts aux biens professionnels, selon la Fédération professionnelle des assureurs, représentent plus de la moitié des sommes (55%).
Un coût largement supérieur
Les dégradations liées aux récentes émeutes urbaines sont estimées à 650 millions d’euros par la Fédération professionnelle des assureurs, qui dévoile son estimation le 10 juillet 2023. Soit plus du double des 280 millions anticipés la semaine précédente. Ces chiffres pourraient encore augmenter, avec Florence Lustman et Thierry Martel, directeur général de Groupama, qui suggèrent que le coût final pourrait dépasser le milliard d’euros. Les deux spécialistes de l’assurance s’alignent ainsi avec les premières estimations du Medef, données par Geoffroy Roux de Bézieux au lendemain des événements.
Face à cette situation, le secteur de l’assurance est appelé à prendre des mesures exceptionnelles. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d’indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes. Plusieurs assureurs ont déjà annoncé des mesures pour aider les victimes, en particulier les petits commerçants indépendants les plus touchés.