Des millions d’euros de commandes qui ne seront jamais livrées
Le cœur du problème concernant la liquidation judiciaire d’Habitat réside dans les 8 millions d’euros d’acomptes versés par des milliers de clients pour des commandes non livrées. Ces clients, qualifiés de créanciers « chirographaires », se retrouvent en fin de liste pour d’éventuels remboursements, après les salariés et les créanciers publics et privés.
La probabilité de récupérer leur argent ou de recevoir leurs commandes est extrêmement faible, une situation rappelant la faillite de Made.com, où des clients avaient également perdu de l’argent pour des commandes non honorées. Mais les conséquences de la fin de l’enseigne sont bien plus graves pour les salariés.
Des centaines d’emplois détruits ?
Près de 400 employés se retrouvent dans l’incertitude, avec des salaires partiellement versés et une grande difficulté financière. Le tout à quelques jours seulement de Noël qui aura, on peut l’imagine, un goût particulièrement amère cette année 2023. La fermeture des 25 magasins Habitat, due soit à un droit de retrait exercé par les salariés, soit à des décisions de fermeture en raison d’agressions de clients mécontents, ajoute à la gravité de la situation.
Avec cette nouvelle faillite dans le secteur de l’ameublement, la question de la résilience de la vente traditionnelle se pose. Les faillites d’Habitat et Made.com ont eu lieu après celles, massives, du secteur de l’habillement en France fin 2022. Des enseignes emblématiques comme Camaïeu ont fermé, tandis que plusieurs se sont retrouvées en grande difficulté.