Les ventes de tabac sont en baisse, les recettes fiscales aussi

Alors que la consommation de tabac en France continue de diminuer, les conséquences pour les recettes fiscales de l’État se font lourdement ressentir. À cause d’une stratégie de hausse des prix des cigarettes destinée à réduire le tabagisme, les prévisions budgétaires pour 2024 montrent une perte de 400 millions d’euros dans les rentrées fiscales prévisionnelles liées au tabac.

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La politique de hausse des prix : un double tranchant

Depuis plusieurs années, le gouvernement français a opté pour une politique de hausse progressive des prix du tabac afin de dissuader les fumeurs. En janvier 2024, le prix du paquet de Marlboro rouge, un des plus vendus, a été porté à 12,5 euros, soit une augmentation d’un euro. Cependant, cette stratégie n’a pas eu l’effet escompté sur les recettes fiscales.

Selon les chiffres des douanes, les buralistes ont vendu 650 millions de paquets de cigarettes au premier trimestre 2024, soit 100 millions de moins qu’à la même période en 2023. Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs : une réduction de la consommation due aux campagnes de prévention, ce qui est une bonne nouvelle pour la santé publique, mais aussi un recours accru aux achats transfrontaliers et à la contrebande.

Le tabac rapporte de moins en moins

Le manque à gagner pour l’État est substantiel. En 2020, les confinements liés à la pandémie de COVID-19 avaient temporairement boosté les recettes fiscales du tabac, atteignant un record de 14,4 milliards d’euros grâce à la fermeture des frontières. Depuis, les recettes ont stagné, et les prévisions pour 2024 ont été revues à la baisse. Le ministère de l’Économie s’attend à ce que les droits de consommation sur les produits du tabac rapportent 13,2 milliards d’euros, soit 400 millions de moins que prévu initialement.

Cette perte intervient alors que le gouvernement doit trouver 25 milliards d’euros d’économies pour respecter les engagements budgétaires fixés avec la Commission européenne. Les droits de consommation sur le tabac représentent environ les deux tiers du prix d’un paquet de cigarettes, auxquels s’ajoute la TVA, qui constitue également une source importante de revenus fiscaux.

L’augmentation des prix du tabac en France a eu pour effet secondaire d’encourager les achats de cigarettes à l’étranger et la contrebande. Les buralistes notent une hausse des achats transfrontaliers, notamment en Espagne, en Belgique et au Luxembourg, où les prix sont plus bas. La contrebande de tabac, souvent alimentée par des réseaux criminels, représente également une perte fiscale importante pour l’État. Selon les estimations, les produits de contrebande peuvent représenter jusqu’à 15% du marché du tabac en France.

 

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