Les rendez-vous non-honorés sanctionnés par la taxe lapin
Au cœur de ces transformations, la « taxe lapin » incarne l’effort du gouvernement pour endiguer le fléau des rendez-vous médicaux non honorés. Cette mesure, visant à prélever 5 euros en cas d’absence non signalée 24 heures à l’avance, aspire à libérer entre 15 et 20 millions de créneaux annuellement. Cette taxe, dont l’application reste à la discrétion du médecin qui devra signaler à l’Assurance maladie que son patient ne s’est pas présenté, n’entrera en vigueur qu’en janvier 2025, après un passage législatif obligatoire.
Le gouvernement entend également faciliter l’accès aux soins spécialisés. En brisant le modèle traditionnel qui exige une recommandation du médecin traitant, cette initiative promet une réduction des délais d’attente pour les patients. Cet « accès direct », qui bénéficiera d’une phase d’expérimentation dans 13 départements, doit encore être précisée, en particulier concernant les spécialistes ainsi accessibles et les conditions.
Les pharmaciens pourront prescrire des antibiotiques
Parallèlement, les pharmaciens se voient attribuer des prérogatives élargies, avec la possibilité de prescrire certains médicaments sans passer par un généraliste. Cette mesure, applicable dès juin 2024, ne concerne que des pathologies spécifiques : les angines et les cystites simples. Les pharmaciens pourront ainsi donner des antibiotiques aux patients sans besoin d’ordonnance.
Le Premier ministre met également l’accent sur la nécessité d’accroître le nombre de professionnels de santé. L’augmentation des places en faculté de médecine, l’intégration de médecins étrangers dans les hôpitaux, et le recrutement d’assistants médicaux pour réduire le temps passé par les médecins à faire de l’administratif constituent les piliers de cette stratégie à long terme.