Les deux plus importants acteurs européens de la construction navale ont officialisé leur rapprochement sur le plan militaire, ce qui s’inscrit dans le cadre du projet « Poseidon » décidé en 2017 à Lyon lors du sommet Franco-italien. Après quelques atermoiements, il a été décidé de mettre sur pied une co-entreprise gérée à parité par les deux groupes. Les deux PDG, Giuseppe Bono (Fincantieri) et Hervé Guillou (Naval Group) siègeront ensemble et ils devront être d’accord à l’unanimité sur toutes les décisions, rapporte le dirigeant français à l’AFP. Le conseil de cette entité sera constitué de six membres et deux directeurs dont les postes seront partagés équitablement entre Français et Italiens.
Le siège de cette coz-entreprise sera basé à Gènes, tandis que l’ingénierie sera à Oulioules, dans le Var. Naval Group et Fincantieri entendent réaliser des synergies dans les lignes de produits, dans la recherche et développement, ainsi que que dans la promotion de leurs solutions. L’entité veut faire entendre sa voix dans un secteur dominé d’abord par la Chine, qui a capté 9 milliards de chiffres d’affaires en 2018, et les Russes qui seront deuxième dans le secteur l’année prochaine.
Pour y parvenir, la co-entreprise veut proposer des tarifs 30% inférieurs à ceux de ses homologues occidentaux, ce qui permettra à la marine française d’économiser 400 millions d’euros. L’ambition est de gagner de 4 à 5 milliards d’euros de prises de commandes supplémentaires à l’international dans les dix prochaines années, tout en réalisant des synergies de l’ordre de 10 à 15%.