La langue française a beau s’enorgueillir d’être l’une des plus riches au monde, il n’en reste pas moins que certains mots souffrent de leur double sens. Prenez le mot « bête ». Trouvez-vous juste que le nom commun désigne familièrement nos amis les animaux, et l’adjectif le fat, le sot, le stupide ? Assurément non. Même l’âne n’est pas aussi bête qu’on le dit, et bien au contraire souvent courageux, fidèle et parfois malin.
Prenez le chimpanzé par exemple. Theodore Evans et Michael Beran de l’Université d’Atlanta ont soumis un groupe de ces singes à une expérience inédite. Faisant appel au traditionnel distributeur de nourriture, ici, des bonbons, ils ont modifié la programmation de l’appareil afin que celui-ci ne distribue des friandises qu’à une condition : il doit en rester encore dans la petite trappe ! Bien évidemment, les singes ont commencé par prendre tous les bonbons, bloquant leur machine. Evans et Beran ont alors donné des jouets à certains d’entre eux... qui se sont mis à jouer, évidemment pour le plaisir, mais aussi pour patienter. Réussissant à laisser suffisamment de friandises dans la trappe pour avoir double ration la fois suivante. Autrement dit, notre singe a réfléchi et élaboré une stratégie.
Même chose pour le cochon. Les chercheurs ne se renouvellent pas, mais en même temps, on comprend bien aisément pourquoi la plupart de leurs expériences utilisent la nourriture comme moteur. À Cambridge, au centre d’anthrozoologie (une science qui s’intéresse aux interactions entre l’homme et l’animal), 8 cochons ont été présentés à leur reflet dans le miroir. Après la douche, cela va sans dire. À la fin de la journée et donc à l’heure de la soupe, une auge de nourriture a été cachée derrière une barrière, mais était visible selon un certain angle dans le miroir. La faim donne visiblement des ailes, ou active les neurones, car 7 des 8 cochons ont repéré la popote dans le miroir et ont foncé dessus sans se tromper. L’histoire ne dit pas si le huitième est mort de faim ou s’il a cru flairer un piège... Même torture infligée à des corbeaux, toujours à Cambridge. Mais cette fois, un peu comme dans la fable de la Fontaine avec la cigogne, la nourriture, en l’occurrence un ver de terre, était placée dans l’eau, au fond d’un long tube en verre. Faute justement d’avoir le bec de la cigogne, notre ami corvidé n’avait d’autres solutions que de faire monter le niveau de l’eau pour attraper le ver. Et c’est ce qu’il a fait, à l’aide de cailloux placés à côté du tube ! Surprenant quand on sait que le corbeau n’utilise pas d’outils dans la nature.
À ce grand déballage d’intelligence, il manquait bien évidemment les rats, toujours torturés par des chercheurs anglais, et toujours en tapant sur la gamelle. On ne change pas les bonnes vieilles recettes.
On fit entendre un son A et un son B à un groupe de rats. Une fois familiarisés avec ces sons, diffusés aléatoirement, seule la séquence ABA – et non ABBA – précédait une distribution de fromage. Rapidement, les rats, preuve de leur intelligence, ne se mettaient plus à la queue leu leu, timbale à la main, qu’après le bon signal. Vicieux, nos chercheurs ont alors émis deux autres sons (appelons les C et D), puis joué avec les combinaisons possibles. Surprise ! les rats se mettaient en position d’accueillir la cantinière et sa popote en entendant la combinaison CDC. Ratus vulgaris anglicanis avait associé la nouvelle séquence à l’ancienne, et espéré obtenir double ration...
Même des serpents sont passés sur le grill de la Science. Ce n’est presque pas une image : Un neuropsychologue de Rochester, aux États-Unis, a soumis une bande d’Elaphe guttata, le serpent des blés pour faire simple, a un test d’intelligence inédit. Il leur proposait de rallier un point A à un point B en choisissant parmi deux itinéraires, dont un les soumettait au rayonnement d’une lampe très brillante, ce que les serpents détestent. Au bout de quelques jours, la plupart choisissaient le bon chemin. Mieux, de jeunes serpents, soumis au même test, retenaient quant à eux la leçon en quelques heures !
Des dizaines d’autres expériences démontrent un peu plus tous les jours que nos amis les bêtes ne le sont pas tant que ça. Les poules, par exemple, sont capables de reconnaître un poussin parmi des dizaines d’autres après avoir vu... sa photo un mois avant ! À vous demander si nous avons bien le droit de les manger, puisqu’elles sont intelligentes, dotées probablement de sentiments... D’ici à ce qu’elles aient une âme, il n’y a qu’un pas ! Et si un jour nous apprenons que les tomates ou les pommes de terre réfléchissent, nous serons bien.... embêtés !
Prenez le chimpanzé par exemple. Theodore Evans et Michael Beran de l’Université d’Atlanta ont soumis un groupe de ces singes à une expérience inédite. Faisant appel au traditionnel distributeur de nourriture, ici, des bonbons, ils ont modifié la programmation de l’appareil afin que celui-ci ne distribue des friandises qu’à une condition : il doit en rester encore dans la petite trappe ! Bien évidemment, les singes ont commencé par prendre tous les bonbons, bloquant leur machine. Evans et Beran ont alors donné des jouets à certains d’entre eux... qui se sont mis à jouer, évidemment pour le plaisir, mais aussi pour patienter. Réussissant à laisser suffisamment de friandises dans la trappe pour avoir double ration la fois suivante. Autrement dit, notre singe a réfléchi et élaboré une stratégie.
Même chose pour le cochon. Les chercheurs ne se renouvellent pas, mais en même temps, on comprend bien aisément pourquoi la plupart de leurs expériences utilisent la nourriture comme moteur. À Cambridge, au centre d’anthrozoologie (une science qui s’intéresse aux interactions entre l’homme et l’animal), 8 cochons ont été présentés à leur reflet dans le miroir. Après la douche, cela va sans dire. À la fin de la journée et donc à l’heure de la soupe, une auge de nourriture a été cachée derrière une barrière, mais était visible selon un certain angle dans le miroir. La faim donne visiblement des ailes, ou active les neurones, car 7 des 8 cochons ont repéré la popote dans le miroir et ont foncé dessus sans se tromper. L’histoire ne dit pas si le huitième est mort de faim ou s’il a cru flairer un piège... Même torture infligée à des corbeaux, toujours à Cambridge. Mais cette fois, un peu comme dans la fable de la Fontaine avec la cigogne, la nourriture, en l’occurrence un ver de terre, était placée dans l’eau, au fond d’un long tube en verre. Faute justement d’avoir le bec de la cigogne, notre ami corvidé n’avait d’autres solutions que de faire monter le niveau de l’eau pour attraper le ver. Et c’est ce qu’il a fait, à l’aide de cailloux placés à côté du tube ! Surprenant quand on sait que le corbeau n’utilise pas d’outils dans la nature.
À ce grand déballage d’intelligence, il manquait bien évidemment les rats, toujours torturés par des chercheurs anglais, et toujours en tapant sur la gamelle. On ne change pas les bonnes vieilles recettes.
On fit entendre un son A et un son B à un groupe de rats. Une fois familiarisés avec ces sons, diffusés aléatoirement, seule la séquence ABA – et non ABBA – précédait une distribution de fromage. Rapidement, les rats, preuve de leur intelligence, ne se mettaient plus à la queue leu leu, timbale à la main, qu’après le bon signal. Vicieux, nos chercheurs ont alors émis deux autres sons (appelons les C et D), puis joué avec les combinaisons possibles. Surprise ! les rats se mettaient en position d’accueillir la cantinière et sa popote en entendant la combinaison CDC. Ratus vulgaris anglicanis avait associé la nouvelle séquence à l’ancienne, et espéré obtenir double ration...
Même des serpents sont passés sur le grill de la Science. Ce n’est presque pas une image : Un neuropsychologue de Rochester, aux États-Unis, a soumis une bande d’Elaphe guttata, le serpent des blés pour faire simple, a un test d’intelligence inédit. Il leur proposait de rallier un point A à un point B en choisissant parmi deux itinéraires, dont un les soumettait au rayonnement d’une lampe très brillante, ce que les serpents détestent. Au bout de quelques jours, la plupart choisissaient le bon chemin. Mieux, de jeunes serpents, soumis au même test, retenaient quant à eux la leçon en quelques heures !
Des dizaines d’autres expériences démontrent un peu plus tous les jours que nos amis les bêtes ne le sont pas tant que ça. Les poules, par exemple, sont capables de reconnaître un poussin parmi des dizaines d’autres après avoir vu... sa photo un mois avant ! À vous demander si nous avons bien le droit de les manger, puisqu’elles sont intelligentes, dotées probablement de sentiments... D’ici à ce qu’elles aient une âme, il n’y a qu’un pas ! Et si un jour nous apprenons que les tomates ou les pommes de terre réfléchissent, nous serons bien.... embêtés !