États généraux de l’alimentation : des avancées, mais beaucoup reste à faire




Le 24 Décembre 2017, par Anton Kunin

Les États généraux de l’alimentation, qui ont réuni pendant cinq mois l’ensemble des parties prenantes du secteur agroalimentaire (producteurs, transformateurs et détaillants), se sont clôturés avec une série d’annonces, même si l’ensemble des participants s’attendaient à davantage de progrès.


Des prix de vente adaptés pour une rémunération plus juste des producteurs

Des progrès ont été réalisés sur le front de la négociation commerciale. Pour la première fois, distributeurs, producteurs et acteurs de la coopération agricole ont signé une charte actant le principe de « construction des prix à partir de l’amont ». En d’autres mots, les prix auxquels les grossistes achèteront auprès des producteurs devront désormais intégrer les coûts de production. Cette obligation sera prochainement inscrite dans la loi, le Premier ministre Édouard Philippe s’y est engagé.

Autre annonce d’Édouard Philippe : le seuil de revente à perte devrait être porté à 10 %, le gouvernement devant prochainement là aussi proposer d’inscrire ce principe dans la loi. Par ailleurs, à titre expérimental et pour une durée de deux ans, les promotions dans les points de vente seront encadrées. Elles ne pourront plus être supérieures à 34 % du prix normal et à 25 % du volume annuel vendu. « Les promotions ne peuvent pas se faire au détriment du producteur ni conduire un exploitant ou chef de TPE au bord de la faillite », a déclaré Édouard Philippe.

États généraux de l’alimentation : pour les ONG, le compte n’y est pas

Pour la Fédération du commerce et de la distribution, « ces mesures sont positives et tendent vers plus de qualité, de montée en gamme, ce qui facilitera une meilleure rémunération des agriculteurs ».

Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, est quant à lui moins optimiste. Il regrette l’absence lors de ces États généraux de sujets tels que l'eau, le foncier, la fiscalité agricole ou encore l'emploi paysan. « Du côté des actes, se profile plutôt la suppression de la réglementation OGM, la non-régulation des prix agricoles ou encore la suppression des aides pour l’agriculture bio ou de montagne », a-t-il déclaré.

L’ONG WWF France dénonce quant à elle « un projet de loi déconnecté par rapport à la seconde phase des États généraux de l’alimentation, qui portait sur les attentes sociétales et environnementales, et qui n’intègre pas ces recommandations », ainsi que « des plans de filière élaborés sans aucun lien avec les travaux des ateliers ».