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WeWork en faillite





Le 9 Novembre 2023, par François Lapierre

Dans un contexte économique incertain, la célèbre entreprise WeWork, connue pour ses espaces de travail partagés, se retrouve sous la protection de la loi aux États-Unis. Cette procédure de faillite intervient après une suite de difficultés financières marquées par des pertes substantielles et une valorisation en chute libre.


Le déclin du modèle WeWork

L'annonce du dépôt de bilan de WeWork n'est que l'apogée d'une série de revers financiers pour l'entreprise américaine. Les pertes cumulées, s'élevant à plus de 16 milliards de dollars, et une valorisation qui a plongé de 47 milliards en janvier 2019 à une somme dérisoire, illustrent la détérioration progressive de sa situation économique. Celle-ci survient malgré l'éviction de son fondateur, Adam Neumann, il y a quatre ans, dans un contexte de mécontentement généralisé envers sa gestion. La gouvernance actuelle, avec David Tolley à sa tête, s'est donc trouvée confrontée à une tâche herculéenne : redresser une entreprise profondément endettée et dont la stratégie n'a cessé d'être remise en question.

WeWork s'est engagé dans une démarche de restructuration, à en croire les déclarations de son PDG. L'accord d'aide à la restructuration signé avec les principaux créanciers vise à réduire considérablement la dette de l'entreprise. Tolley assure que les opérations mondiales de WeWork se poursuivront normalement, malgré la nécessité de réajuster le portefeuille de baux commerciaux de l'entreprise. Cela implique cependant la fermeture de certains sites, comme celui de plusieurs bureaux à New York, ce qui a provoqué des réajustements pour les télétravailleurs habitués à ces espaces.

Le passage obligé de la restructuration

La fragilité de la structure financière de WeWork a été mise en lumière bien avant cette conclusion tragique. En août dernier, l'entreprise évoquait déjà des « doutes substantiels » sur sa capacité à maintenir son activité, après avoir enregistré une perte nette de 700 millions de dollars pour le premier semestre de l'année, malgré un chiffre d'affaires de 1,7 milliard de dollars. Les charges mensuelles, principalement les loyers et les intérêts, absorbent une part écrasante de ses revenus, rendant impossible la réalisation d'un trimestre bénéficiaire depuis sa création.

L'avenir de WeWork, jadis symbole de la flexibilité et de l'innovation dans le domaine des espaces de travail partagés, est donc plus qu'incertain. Entre restructuration de la dette et révision de sa stratégie immobilière, l'entreprise s'efforce de naviguer dans la tempête financière qui l'a frappée. Le marché, désormais averti de ces fragilités, observera attentivement les prochains mouvements de ce qui fut un acteur majeur du travail flexible moderne.



Tags : WeWork

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