Gestion fiscale en période de turbulence
Dans une tribune, Bruno Le Maire a réitéré la position ferme du gouvernement français qui ne veut pas augmenter les impôts, y compris pour les contribuables les plus aisés. Cette déclaration intervient dans un moment où la France fait face à un accroissement significatif de son déficit public, ayant atteint 5,5% du PIB en 2023, bien au-delà des prévisions. Le ministre met en avant la disproportion de la contribution fiscale, rappelant que « 10% des contribuables paient les trois quarts de l’impôt sur le revenu ».
Le choix du gouvernement de ne pas recourir à des mesures telles que les taxes exceptionnelles ou sur les superprofits est motivé par la volonté de ne pas nuire à l’intérêt national, malgré les suggestions de certains membres de la majorité présidentielle et de l’opposition. Cette approche est justifiée par un souci de justice et d’efficacité économique, dans un effort de contenir le déficit sans pénaliser l’investissement et la consommation.
Toutefois, le gouvernement se montre ouvert à des ajustements spécifiques, comme l’intensification de la contribution des entreprises énergétiques, dont les rendements ont été jugés insuffisants. Ces mesures s’inscrivent dans une démarche plus globale de lutte contre les rentes non productives, avec des initiatives telles que la taxe sur les géants du numérique et l’impôt minimum mondial pour les grandes multinationales.
Pas de hausses des impôts
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé des coupes budgétaires importantes pour les années à venir, avec un objectif clair de ramener le déficit sous les 3% du PIB d’ici 2027. Cette discipline budgétaire est complémentaire à la stratégie fiscale, indiquant un effort de maîtrise des dépenses publiques tout en préservant le cap d’une fiscalité stable.
Dans ce contexte délicat, des voix s’élèvent au sein de l’Assemblée nationale et parmi l’opposition pour explorer de nouvelles possibilités de recettes fiscales, notamment via la taxation des superprofits. Le Premier ministre a ainsi initié la création d’un groupe de travail dédié, ce qui souligne la recherche d’un équilibre entre les nécessités budgétaires et le maintien d’un environnement fiscal attractif.
La question fiscale en France, dans un climat économique incertain, soulève des enjeux majeurs tant pour la cohésion sociale que pour la compétitivité économique. L’annonce d’une commission d’enquête parlementaire sur l’évolution de la dette publique vient accentuer le débat, mettant en lumière les défis à venir en matière de gestion des finances publiques.