Une crise financière en vue
La semaine prochaine, le Premier ministre Michel Barnier dévoilera les grandes lignes du budget de l’État, mais il prépare déjà le terrain en soulignant la gravité de la situation financière. Selon lui, les finances publiques sont dans un état bien plus alarmant que prévu, avec une dette qui pourrait excéder 6% du PIB cette année. nnLe nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a confirmé ces chiffres mercredi 25 septembre devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale alors que Bercy prévoyait initialement 5,1%. Ce décalage d’un point, représentant 30 milliards d’euros, est dû à une baisse des recettes, les ménages et les entreprises ayant réduit leur consommation et leurs investissements en réponse à l’incertitude politique. Ce contexte difficile est illustré par le fait que, pour la première fois en 18 ans, le taux d’emprunt à dix ans de la France a surpassé celui de l’Espagne, témoignant de la défiance des marchés.
Des hausses d’impôts mesurées mais nécessaires
Face à cette crise, le gouvernement envisage des augmentations d’impôts qui, selon Laurent Saint-Martin, seront ciblées et temporaires. D’après le chef du gouvernement, cet ajustement financier pourrait impliquer des « prélèvements ciblés » à la fois pour les particuliers et pour « certaines grandes entreprises ». Ces dernières pourraient voir une hausse du taux d’imposition sur les sociétés.
Le débat est également animé par Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, qui propose une surtaxe temporaire sur les grands groupes sans pour autant appuyer le retour de l’impôt sur la fortune. Cette approche cherche à équilibrer l’effort fiscal sans surcharger les ménages déjà aisés, qui risquent eux aussi de voir leurs taxes augmenter.