Des dépassements d’honoraires en hausse constante
L’association UFC-Que Choisir a mené une enquête approfondie sur les pratiques tarifaires des médecins spécialistes en France, et a conclu à une augmentation préoccupante des dépassements d’honoraires. En 2021, plus de la moitié des médecins spécialistes (52,2 %) pratiquaient des tarifs au-delà du barème de l’Assurance maladie, contre 45,8 % l’année précédente. Cette tendance à la hausse interpelle sur l’évolution des coûts des soins spécialisés et leur impact sur l’accès aux soins pour les patients.
Les spécialités les plus concernées par ces pratiques sont la gynécologie, avec 71,4 % des praticiens appliquant un dépassement moyen de 20,60 € sur une consultation de base à 30 €, suivie de près par l’ophtalmologie et l’anesthésie, où les dépassements moyens atteignent respectivement 13,80 € et 10,90 €. Ces chiffres, rapportés par l’AFP, témoignent de la variabilité des pratiques tarifaires au sein même du secteur médical spécialisé.
L’étude souligne également d’importantes disparités régionales, avec des écarts significatifs de tarifs d’une consultation d’un département à l’autre, pouvant aller jusqu’à 2,5 fois le montant initial. Les départements ruraux affichent généralement des tarifs de base inférieurs à ceux observés en Île-de-France et sur le littoral Sud. Par exemple, le coût d’une consultation chez un gynécologue peut s’élever à 80 € à Paris ou Nice, contre une moyenne de 36 € à Amiens ou Alençon. Ces disparités exacerbent les inégalités d’accès aux soins, confrontant les Français à un choix difficile entre un désert géographique et un désert financier.
Disparités régionales et difficultés d’accès
Face à cette situation, l’UFC-Que Choisir appelle à une régulation plus stricte des tarifs médicaux, en particulier en conditionnant toute future augmentation du prix conventionnel des consultations à une réduction effective du reste à charge pour les patients. Cette demande intervient dans un contexte où les négociations entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie pourraient conduire à une revalorisation du tarif des consultations généralistes à 30 €. L’association plaide pour une intervention des pouvoirs publics afin de garantir un accès équitable aux soins pour tous les citoyens, indépendamment de leur situation géographique ou financière.
Un sondage de l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir en novembre 2023 illustre bien l’ampleur du problème : 45 % des répondants les plus modestes rencontrent des difficultés à obtenir des rendez-vous médicaux, contre seulement 4 % des ménages les plus aisés. De plus, 38 % des personnes se percevant en mauvaise santé renoncent à des soins pour des raisons financières, soulignant l’urgence de trouver des solutions pour réduire les obstacles financiers à l’accès aux soins.