Le défi des dépenses publiques
La promesse pourra-t-elle être tenue ? Dans le programme de stabilité (pstab) fourni par la France à la Commission européenne, le gouvernement prévoit en effet revenir sous le seuil des 3% pour le déficit public d’ici 2027. Cette année, ce déficit devrait tourner autour des 5%, en raison de la politique du « quoi qu’il en coûte » qui a fait déverser l’argent public pour soutenir l’économie durant la crise sanitaire, puis pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Pour y parvenir, le rythme d’augmentation de la dépense publique en volume devra être, en moyenne, de 0,6% par an sur toute la durée du quinquennat. Une gageure, sachant que la progression des dépenses publiques a atteint 2% par an sur les vingt dernières années… Quant on réduit l’échelle sur les dix dernières années, cette progression n’est cependant plus que de 1,2%. Tout de même, c’est le double de l’objectif annoncé.
Priorité de la majorité
« Le redressement des comptes publics fait partie des priorités de notre majorité », a affirmé Bruno Le Maire devant la presse. « Nous réaffirmons le sérieux budgétaire de la France », a-t-il ajouté à l’adresse de Bruxelles. La stratégie du gouvernement est de réduire les dépenses de l’État, avec une baisse d’en moyenne 0,4% de ces dépenses chaque année. Les collectivités locales seront mises à contribution, avec une réduction des dépenses de 0,5%.
Toutefois, certains secteurs seront épargnés comme l’hôpital et la santé, pour lesquels les dépenses progresseront de 0,6% en moyenne chaque année. Le tout dans un contexte de croissance ralentie par une conjoncture difficile : le gouvernement prévoit ainsi une augmentation du PIB de 1,4% en 2023 (contre 2,5% en 2022), puis de 1,6% en 2024, 1,7% en 2025 et 2026, puis enfin 1,8% en 2027.