Une décision historique
Quelques heures après l’annonce des résultats des élections européennes dimanche 9 juin, le président Emmanuel Macron a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale, en vertu de l’article 12 de la Constitution française. Cette décision, la première du genre depuis Jacques Chirac en 1997, intervient après un scrutin européen où la majorité présidentielle a été nettement devancée par le Rassemblement National (RN), obtenant seulement 14,5% des voix.
La dissolution met fin à tous les textes législatifs en cours de discussion, y compris ceux sur des sujets sensibles comme la fin de vie. Elle laisse également les commissions d’enquête sans pouvoir poursuivre leurs travaux. Tous les députés doivent maintenant faire campagne pour leur réélection ou leur succession, dans un contexte politique profondément remanié.
L’organisation des élections anticipées
Les nouvelles élections législatives se dérouleront en deux tours, les 30 juin et 7 juillet 2024. Le mode de scrutin reste majoritaire à deux tours. Pour gagner au premier tour, un candidat doit obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés ainsi qu’au moins 25% des inscrits. Le second tour permet une compétition entre les candidats ayant recueilli au moins 12,5% des voix des électeurs inscrits.
Les électeurs pourront également opter pour le vote anticipé, une option de plus en plus prisée qui pourrait jouer un rôle clé dans la dynamique de ces élections. Les modalités précises du vote anticipé seront communiquées ultérieurement, permettant à ceux qui ne peuvent être présents le jour du scrutin de participer à ce moment décisif.
Une campagne éclair pour convaincre les électeurs
Face à une Assemblée nationale renouvelée, le paysage politique français est en pleine ébullition. La majorité présidentielle, affaiblie, pourrait devoir former des alliances stratégiques pour conserver une certaine influence. En face, le RN de Jordan Bardella, en position de force, s’apprête à capitaliser sur son succès récent. Marine Le Pen a d’ailleurs indiqué dimanche que le RN est « prêt à exercer le pouvoir si les Français (leur) font confiance ».
La gauche, sous la bannière de la Nupes en 2022, tente de se rassembler malgré des divisions internes. Jean-Luc Mélenchon, chef de La France Insoumise (LFI), a déclaré : « Quand on est insoumis et insoumises, on ne craint pas le peuple. C’est le contraire ». Alors que les élections européennes ont été l’occasion pour les Français d’exprimer un mécontentement, les élections législatives anticipées pourraient avoir des implications qui devraient redéfinir l’équilibre des pouvoirs pour les années à venir.