Fitch s’inquiète mais maintient la note de la dette française

L’agence de notation américaine Fitch a maintenu la note de la France à AA-, tout en la plaçant sous « perspective négative ». Un signal d’alarme pour les finances publiques françaises, en raison de l’aggravation du déficit et d’une dette publique en hausse.

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Fitch s'inquiète mais maintient la note de la dette française
Fitch s’inquiète mais maintient la note de la dette française - © journaldeleconomie.fr

Une note avec une « perspective négative » qui inquiète

L’agence Fitch a décidé de maintenir la note de la dette française à AA-, tout en lui attribuant une « perspective négative », indiquant une possible dégradation future si les comptes publics ne s’améliorent pas. Cette décision survient après la présentation du projet de budget 2025 par le gouvernement, qui prévoit un effort de 60 milliards d’euros pour réduire le déficit. Cependant, l’agence reste sceptique quant à la capacité de la France à atteindre les objectifs fixés.

Pour Fitch, la trajectoire budgétaire française semble de plus en plus défavorable. L’agence prévoit un déficit public qui devrait atteindre 6,1 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, loin des 4,4 % initialement espérés. Malgré les efforts annoncés, l’agence estime que le déficit ne descendra pas sous les 5 % du PIB avant 2025, voire 2026, et s’inquiète particulièrement de la dette publique, qui pourrait atteindre 118,5 % du PIB d’ici 2028.

Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a rapidement réagi, affirmant « prendre acte » de la décision de Fitch, tout en soulignant les points positifs mis en avant par l’agence, tels que la solidité de l’économie française et l’efficacité des institutions. Néanmoins, les doutes subsistent quant à la capacité du gouvernement à maîtriser la dette et à ramener le déficit sous la barre des 3 % du PIB d’ici 2029, comme l’exigent les traités européens.

Des obstacles politiques et économiques persistants

Fitch met également en avant des obstacles politiques qui compliquent la situation. La fragmentation politique en France, avec un gouvernement minoritaire, rend la mise en œuvre de réformes budgétaires difficile. Ce contexte politique tendu renforce l’incertitude quant à la capacité du pays à réduire son déficit dans les années à venir. « Le gouvernement pourrait devoir faire des concessions pour s’assurer le soutien des partis d’opposition », souligne l’agence, mettant en lumière les tensions qui risquent de compliquer la réalisation des objectifs budgétaires.

En comparaison avec d’autres pays européens, la situation de la France est préoccupante. L’Espagne et l’Italie, par exemple, affichent des prévisions de déficit plus faibles, avec respectivement 2,5 % et 3,3 % du PIB en 2024. Selon Oxford Economics, la France apparaît comme une « exception » dans la zone euro, en raison de ses difficultés à contrôler ses finances publiques.

Cet avertissement de Fitch, qui précède les évaluations des agences Moody’s et Standard & Poor’s prévues respectivement fin octobre et novembre, met une pression supplémentaire sur le gouvernement. Ces décisions futures seront déterminantes pour savoir si la France parvient à maintenir la confiance des marchés financiers ou si elle devra affronter une nouvelle dégradation de sa note souveraine, avec des conséquences potentielles sur ses taux d’emprunt et son économie.

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