Le coût économique exorbitant des troubles en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie, archipel français du Pacifique Sud, fait face à une situation critique suite à l’annonce de la réforme électorale. Le gouvernement local de Nouméa a récemment évalué les coûts de cette crise, révélant des chiffres alarmants. Le bilan économique total atteint 2,2 milliards d’euros, une estimation qui a considérablement augmenté au fil des semaines. Les dommages subis par le secteur privé sont particulièrement sévères, s’élevant à 1,2 milliard d’euros. Pas moins de 700 entreprises ont été incendiées, pillées ou vandalisées, selon le gouvernement dirigé par l’indépendantiste Louis Mapou.
Les infrastructures publiques n’ont pas été épargnées, avec des dégâts estimés à 1 milliard d’euros. Parmi les destructions, on compte 19 écoles, plusieurs médiathèques, des locaux techniques et des bureaux, pour un montant de 385,3 millions d’euros. Cette situation a plongé environ 24.000 personnes dans le chômage total ou partiel, représentant 25% de la population active de l’île. Le coût de cette hausse du chômage est évalué à 234,5 millions d’euros sur l’année. Les pertes en recettes fiscales, cotisations sociales et taxes douanières, liées à la destruction du tissu économique, s’élèvent à 364,4 millions d’euros.
Un contexte social tendu et des réponses insuffisantes
Depuis le début des troubles le 13 mai, suite au vote par le Parlement de la réforme du corps électoral, la situation sociale sur l’île s’est fortement dégradée. Les violences ont entraîné la mort de neuf personnes, selon le dernier bilan des autorités locales. Pour tenter de juguler la crise, le Haut-commissariat de la République a déjà investi 250 millions d’euros en aides publiques. Toutefois, élus et représentants du patronat local jugent ce montant insuffisant pour répondre aux besoins urgents de l’île.
Malgré ces aides et l’annonce par Emmanuel Macron de la suspension de la réforme électorale, le calme peine à revenir en Nouvelle-Calédonie. En réponse à cette instabilité persistante, le Haut-commissariat a annoncé en fin de semaine l’interdiction des rassemblements de samedi matin à dimanche soir, ainsi que la prolongation du couvre-feu jusqu’au 15 juillet.