À chacun sa famille idéale
Parfois, il existe un véritable écart entre ce que l’on lit peut lire et la réalité des attentes des uns et des autres. Quand certains parlent de ne pas avoir d’enfants par peur d’un monde qui se réchauffe, d’autres estiment qu’en avoir est la meilleure des raisons qui soient pour se soucier de l’avenir commun. Quand les uns prônent l’enfant unique, en ces temps de budgets serrés, on se rend en fait compte que le désir d’enfant en France est bien supérieur à la natalité réelle.
Ainsi, selon une étude réalisée en 2021 par l’institut Kantar pour l’Union nationale des associations familiales (Unaf), en moyenne, les personnes interrogées veulent, ou auraient voulu, 2,39 enfants. Pourtant, pour l’année 2022, l’indicateur conjoncturel de fécondité ne s’établit qu’à 1,83 enfant par femme. À chacun sa famille idéale ; reste à (se) donner les moyens qu’en matière de famille, rêves et réalités puissent plus souvent se rejoindre. Moralité : le modèle de la famille nombreuse est tout sauf dépassé. Un constat récemment confirmé par les résultats du sondage OpinionWay commandé par le think-tank Familles Durables.
Le recours au conseil conjugal pour le bien commun
Selon cette étude fouillée, alors que nous sortons tous d’une période de pandémie dramatique, la famille demeure bel et bien une priorité pour les moins de 35 ans. Et leurs attentes sur le sujet peuvent parfois étonner par leur degré d’exigence : allonger le congé maternité, déménager pour retrouver ses proches, recourir au conseil conjugal… En effet, véritable révolution culturelle, la majorité (52%) des 18-34 ans estiment que le conseil conjugal peut être utile pour éviter une séparation, contre 27% chez les 65 ans et plus. Les jeunes Français montrent ainsi leur soif de prendre soin de la famille.
Dans le même esprit, face à l’impact majeur que les ruptures familiales finissent par avoir sur la société dans son ensemble, de nombreux projets émergent pour favoriser le dialogue au sein des familles. Ainsi, l’association Familya propose, en collaboration avec le Fonds du Bien Commun, d’accompagner les personnes à chaque étape de la vie affective pour améliorer leur relation avec leur conjoint, leur enfant ou leur entourage. Des ateliers ouverts à tous offrent des clés pour le dialogue conjugal ou familial, le soutien à la parentalité ou encore l’éducation affective et relationnelle pour les plus jeunes. Voilà un sujet qui relève au fond, plus largement, d’une véritable politique familiale : selon l’étude Familya réalisée par le cabinet Haatch, investir un euro dans le secteur du conseil conjugal entraînerait une économie directe, sur cinq ans de cinq, à onze euros pour l’État. En effet, près des trois quarts (73%) des séparations potentielles peuvent en fait être évitées grâce au conseil conjugal.