Premier bilan solide pour le concurrent de la SNCF
La révolution dans le paysage ferroviaire français a eu lieu le 18 décembre. Pour la première fois de l’histoire, des trains à grande vitesse étrangers ont commencé à circuler entre Paris et Lyon, concurrençant frontalement les TGV de la SNCF sur la ligne la plus fréquentée de France. Et le succès est au rendez-vous, à en croire Roberto Rinaudo, le directeur général France de Trenitalia : il revendique en effet 150.000 passagers transportés en trois mois.
Trenitalia fait circuler des Frecciarossa 1000 construits par Hitachi, qui roulent jusqu’à 300 km/h entre les deux métropoles. Le prix des places débute à 23 euros en classe standard, un tarif à rapprocher des 16 euros pratiqués par la SNCF pour le OUIGO, et 25 euros pour les TGV Inoui (des prix d’appel dans tous les cas). Aux deux allers-retours quotidiens de Trenitalia, s’en est ajouté un troisième depuis cette semaine.
Expansion européenne
Et l’opérateur italien ne va pas s’arrêter en si bon chemin : à partir du mois de juin, c’est un total de cinq allers-retours qui seront proposés aux voyageurs. L’offre entre Paris et Lyon augmentera alors de 20%, la SNCF offrant de son côté 24 allers-retours chaque jour. Pour gagner en rentabilité, Trenitalia a demandé à bénéficier d’une tarification négociée sur les prix des péages de SNCF Réseau auprès de l’Autorité de régulation des transports (ART).
La procédure est encadrée par la législation européenne et française, a souligné Roberto Rinaudo. Au-delà de la France, Trenitalia et sa maison-mère Ferrovie dello Stato Italiane ont des ambitions européennes. Déjà présent en Allemagne et au Royaume-Uni, l’opérateur va ouvrir une ligne en Grèce entre Athènes et Thessalonique à la fin du mois. Et il vise l’Espagne au deuxième semestre de l’année.