Inquiétudes autour du remboursement des fauteuils roulants
En avril dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, affirmait que les fauteuils roulants, qu’ils soient manuels ou électriques, bénéficieraient d’un remboursement intégral à partir de 2024. Cette annonce, confirmée par Gabriel Attal lors de son discours de politique générale, avait été perçue comme une avancée majeure pour l’accessibilité et la prise en charge des personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite. nnToutefois, cette promesse semble aujourd’hui fragilisée par les contraintes budgétaires du pays, notamment à l’approche de l’annonce d’un plan d’économies par Bruno Le Maire, visant une réduction des dépenses publiques de 10 milliards d’euros.
La récente présentation d’un projet de nouvelle nomenclature par le gouvernement a suscité l’inquiétude des associations et des usagers. Selon ce projet, une augmentation de la base de remboursement serait mise en place (2.600 euros pour un fauteuil manuel, 18.000 euros pour un électrique), accompagnée d’un prix limite de vente.
Un enjeu de dignité et d’accessibilité
Cette mesure implique que seuls les modèles dont le prix est inférieur à ces limites seraient entièrement remboursés, laissant de nombreux utilisateurs potentiels devant des frais supplémentaires considérables. APF France handicap et d’autres acteurs du secteur expriment leur préoccupation, craignant que la majorité des fauteuils actuellement utilisés ne soient plus couverts par l’Assurance maladie.
Face à l’émoi suscité par ces ajustements, le ministère chargé des Personnes handicapées assure que les discussions se poursuivent avec les différents acteurs concernés pour élaborer la meilleure stratégie possible. L’objectif affirmé reste de garantir à chaque personne nécessitant un fauteuil roulant l’accès à un équipement adapté à ses besoins, conformément à l’engagement présidentiel. La ministre déléguée Fadila Khattabi réitère l’ambition d’un remboursement à 100%, y compris par les complémentaires santé, soulignant l’enjeu de justice sociale et de dignité que représente cette mesure.
Alors que près d’un million de personnes en France dépendent d’un fauteuil roulant pour leur mobilité, la question du remboursement intégral de ces dispositifs cruciaux soulève des enjeux importants en termes de dignité, d’équité et d’accessibilité. Entre les promesses politiques et les réalités économiques, la prise en charge adéquate et universelle reste semé d’embûches.