Les « prix délirants » dans le collimateur de Bercy
Les fournisseurs d’énergie sont prévenus : pas question de profiter de la situation actuelle. « Nous ne laisserons pas se constituer des rentes sur des prix délirants de l’énergie », a déclaré Bruno Le Maire lors d’un point presse organisé après une réunion au ministère de l’Économie avec les principaux énergéticiens du pays (EDF, Engie, TotalEnergies et des organisations professionnelles du secteur). Le locataire de Bercy les avait accusés la semaine dernière de « ne pas jouer le jeu » avec les PME.
Car c’est l’inquiétude qui prévaut dans de nombreuses entreprises, alors que les fournisseurs d’énergie leur proposent des contrats à des prix extravagants. « Trop de cas inacceptables nous sont remontés: les factures avec des prix exorbitants, des conditions de contrats qui sont révisées de manière unilatérale, une visibilité insuffisante sur les contrats », accuse Bruno Le Maire.
L’État prend à sa charge la prime de risque
Plusieurs mesures vont donc être mises en place, à commencer par la prise en charge par l’État de la prime de risque demandée aux PME par les fournisseurs d’énergie en cas de défaut de paiement. Une « garantie publique sur les cautions bancaires » qui devrait permettre à davantage de petites entreprises de souscrire à des contrats d’énergie. Cette mesure est qualifiée d’« élément fondamental et totalement novateur dans les contrats énergétiques ».
De leur côté, les énergéticiens se sont engagés dans une charte à faire au moins une proposition commerciale pour tout consommateur professionnel qui en ferait la demande. Ils devront aussi prévenir « au minimum deux mois à l’avance » avant le renouvellement ou la fin d’un contrat. 1,5 million d’entreprises peuvent demander l’aide du bouclier tarifaire mis en place par Bercy.