Le danger de la stagflation
Si certains pouvaient espérer que le gouvernement revienne sur sa volonté de ne pas mettre en œuvre une politique de « quoi qu’il en coûte » pour compenser les prix de l’énergie en hausse, c’est peine perdue. Lors d’une conférence sur l’indépendance énergétique, Bruno Le Maire a estimé que des mesures de soutien massif au pouvoir d’achat seraient totalement contre-productives. nnAlors que la crise est comparable « en intensité, en brutalité », au choc pétrolier de 1973, un nouveau plan d’aides publiques pour compenser complètement la hausse des prix « ne ferait qu’alimenter l’augmentation des prix ». Pour le ministre de l’Économie, cette réponse du « quoi qu’il en coûte » avait provoqué un « choc inflationniste » en 1973, poussant les banques centrales à augmenter massivement les taux.
2,20 euros le litre de gazole
Résultat : cela avait « tué la croissance ». « Cela porte un nom, la stagflation, c’est précisément ce que nous ne voulons pas revivre en 2022 », a affirmé le locataire de Bercy. En attendant, ce sont les automobilistes qui vont être les premiers touchés. Michel-Édouard Leclerc a ainsi affirmé que le gazole pourrait atteindre de 2 à 2,20 euros le litre dans les deux à trois semaines.
Le patron du réseau E. Leclerc, deuxième distributeur de carburant en France, constate devant les caméras de LCI que dans certaines stations, le seuil des 2 euros le litre est déjà passé. Dans les magasins du groupe, le gazole a atteint 2,07 euros, contre 1,93 euros la semaine passée. « Les automobilistes ont vu les prix augmenter de 0.50 centimes depuis le début de l’année », calcule-t-il.