Un recul global des embauches mais des secteurs porteurs
Le marché de l’emploi en France devrait connaître un ralentissement significatif en 2024, avec une baisse de 8,5 % des recrutements par rapport à l’année précédente, soit 257.000 embauches de moins. C’est ce que révèle une étude de France Travail, qui prévoit 2,8 millions d’embauches en moins sur l’année. Ce contexte pourrait sembler alarmant, mais le cabinet de recrutement PageGroup se veut rassurant dans son enquête des rémunérations 2025, publiée le 12 septembre. Laurent Blanchard, directeur général de PageGroup France, explique dans Le Parisien que les années 2022 et 2023 ont été marquées par une activité exceptionnelle, d’où l’impression d’une baisse marquée cette année.
Cependant, cette prudence des employeurs ne signifie pas un arrêt complet des recrutements. « Les employeurs adoptent une approche plus ciblée, se concentrant sur des compétences stratégiques et des projets spécifiques », précise t-il. Les secteurs moins technologiques ou administratifs seront moins sollicités, alors que d’autres, comme l’énergie, l’aéronautique et la tech, maintiendront un fort dynamisme en matière de recrutement.
Parmi les secteurs qui se démarqueront en 2025, l’énergie occupera une place centrale. « Les sous-secteurs des énergies renouvelables et du nucléaire sont en pleine expansion et continueront d’embaucher massivement », affirme Laurent Blanchard. Les chefs de projet dans les énergies renouvelables ou les conseillers en neutralité carbone seront particulièrement recherchés, avec des salaires allant de 46.000 euros à 80.000 euros annuels en fonction de l’expérience.
La technologie et le luxe, des secteurs toujours attractifs
Le secteur du nucléaire, quant à lui, prévoit des dizaines de milliers de nouveaux emplois, notamment pour des postes opérationnels tels que chef de projet hydrogène, dont les salaires peuvent dépasser les 100.000 euros pour les professionnels aguerris.
L’aéronautique, un autre pilier de l’industrie française, se trouve dans une situation similaire. Avec des commandes assurées pour les 10 à 15 prochaines années, le secteur a besoin d’ingénieurs pour pallier un manque de candidats qualifiés. Les experts en électronique embarquée, par exemple, peuvent débuter avec un salaire annuel compris entre 35.000 et 40.000 euros, montant jusqu’à 70.000 euros après plusieurs années d’expérience.
Dans le domaine de la technologie, l’optimisme reste de mise malgré une certaine prudence des recruteurs pour 2025. « L’emploi dans la tech restera en pleine effervescence », souligne Laurent Blanchard. Les postes de direction, notamment celui de directeur des systèmes d’information, offrent des rémunérations particulièrement attractives, pouvant aller de 90.000 à 250.000 euros bruts par an. Cependant, ces postes sont réservés aux profils les plus expérimentés, dotés de 10 à 15 ans de carrière.
Le secteur du luxe, bien que légèrement en retrait en France, continue de proposer des opportunités. Les conseillers de vente spécialisés dans les langues rares peuvent espérer des salaires allant jusqu’à 45.000 euros annuels après 15 ans de carrière. Les postes à responsabilité, comme celui de directeur de grand magasin, permettent d’atteindre des rémunérations dépassant 70.000 euros annuels après une dizaine d’années d’expérience.