Trahison au cœur de Bercy ? Un employé mis en examen pour espionnage pro-algérien

Un fonctionnaire français accusé d’espionnage pour l’Algérie : une affaire qui secoue la sécurité nationale.

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Un fonctionnaire français accusé d'espionnage pour l'Algérie
Trahison au cœur de Bercy ? Un employé mis en examen pour espionnage pro-algérien | journaldeleconomie.fr

Un agent du ministère de l’Économie se retrouve dans la tourmente pour des faits d’espionnage en faveur de l’Algérie d’après l’AFP. L’affaire, qui pose de sérieux problèmes pour la sécurité du pays et ses relations diplomatiques, concerne la transmission d’infos sensibles sur des ressortissants algériens en France aux services de renseignement d’Alger.

Le fil de l’affaire

L’histoire implique un homme de 56 ans, fonctionnaire au ministère de l’Économie, suspecté d’avoir communiqué des données confidentielles à un service de renseignement algérien. Il semblerait que ces renseignements portaient sur des opposants algériens résidant en France, comme Amir Boukhors et Mohamed Larbi Zitout, ainsi que sur des figures connues, notamment l’influenceur Chawki Benzehra et un journaliste réfugié. Les informations partagées comprenaient également des détails personnels et des dossiers de demande d’asile (ce qui a malheureusement conduit à des menaces, des actes de violence, voire des tentatives d’enlèvement pour certaines personnes).

Selon les dires, le fonctionnaire aurait agi sur les instructions d’un « officier traitant » opérant discrètement au consulat d’Algérie en France.

La procédure judiciaire et les protagonistes

Le fonctionnaire a été mis en examen le 19 décembre 2024. Il est accusé d’avoir coopéré avec une puissance étrangère et d’avoir livré à celle-ci des informations d’une importance capitale pour la nation (les termes exacts utilisés sont « d’intelligence avec une puissance étrangère » et « livraison à une puissance étrangère d’information sur intérêt fondamental à la nation »). Sa peine pourrait aller jusqu’à trente ans de détention criminelle et une amende de 450 000 euros. Pour l’instant, il est sous contrôle judiciaire et clame son innocence.

Une autre personne concernée par l’affaire est une assistante sociale de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). Âgée de 46 ans, elle a été mise en examen le 7 février 2025 pour avoir violé le secret professionnel, après avoir consulté un logiciel confidentiel pour obtenir des renseignements, et ce malgré sa relation intime avec le fonctionnaire impliqué.

De plus, un ressortissant algérien travaillant au consulat d’Algérie à Créteil est considéré comme le commanditaire principal dans cette histoire. Cependant, il n’a pas encore été mis en examen, probablement en raison de son immunité diplomatique.

L’enquête a débuté en juin 2024, après qu’un signalement a été lancé auprès de la DGSI. En novembre 2024, deux juges d’instruction ont été chargés de mener les investigations.

Un élément marquant a été que le principal espion aurait tenté de fuir vers l’Algérie avant d’être appréhendé, ce qui montre bien la complexité de ce genre d’affaires à l’international, surtout quand les protections diplomatiques viennent compliquer la donne.

Cette affaire met en lumière les enjeux de la fraude documentaire dans le contexte migratoire en France. Les prochains développements pourraient bien influencer la manière dont les autorités coopèrent sur ces questions sensibles.

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