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Comment le Fonds du Bien Commun réinvente la philanthropie





Le 22 Avril 2024, par Axelle Ker

La philanthropie se réinvente en France. Au cœur de cette transformation : le Fonds du Bien Commun, initié par le milliardaire et philanthrope Pierre-Édouard Stérin. Ce fonds se démarque par une approche nouvelle, loin des schémas traditionnels, en transposant les codes et l'efficacité du secteur privé dans l'univers très feutré de la philanthropie. Et ça marche !


Un fonds d'investissement né d'une promesse que s'était faite le milliardaire Pierre-Édouard Stérin

Pierre-Édouard Stérin n'est pas un milliardaire comme les autres. Peu connu du grand public, cet entrepreneur n'est autre que l'homme qui est derrière les coffrets cadeaux Smartbox, ou encore derrière La Fourchette (réservation et prix réduits dans les restaurants, un service devenu depuis The Fork). Homme d’affaires surdoué, sa société de capital-investissement Otium Capital a enregistré ces sept dernières années un « taux de retour sur investissement record » de 25 % par an, lui permettant d'amasser une fortune de 1,2 milliard d'euros.

Pierre-Édouard Stérin ne s’en est jamais caché : dans sa jeunesse, il s’est fait une promesse, en cas de réussite il n’aurait qu’un objectif : financer des projets porteurs de sens et ayant un impact positif sur la société. Ce rêve philanthropique s’est peu à peu structuré autour de quatre principaux domaines : l'éducation, la santé, l'inclusion sociale et la préservation du patrimoine. Fortune faite, l’entrepreneur a décidé de tenir sa promesse, de prendre sa retraite à 50 ans et de mettre à disposition sa fortune considérable pour cofonder le Fonds du Bien Commun.

Un modèle philanthropique complètement nouveau

L’idée de départ est simple : aujourd’hui, certaines grandes entreprises privées arrivent à faire évoluer la société en profondeur, alors que la plupart des œuvres philanthropiques ne changent les choses qu’à la marge, en distribuant de l’argent comme on remplit un puits sans fonds. L'initiative de Pierre-Édouard Stérin, à travers le Fonds du Bien Commun, illustre la possibilité de réinventer la philanthropie pour répondre aux défis contemporains. Le Fonds du Bien Commun ne se contente pas de distribuer des fonds de manière passive, mais préfère s'inspirer des stratégies d'investissement à succès du monde du « private equity » et de ses trois principes : sélection, engagement, mesure d'impact et suivi des projets. Comme le définit lui-même le Fonds du Bien Commun sur son site officiel, il s'agit d'une « organisation philanthropique comprenant un fonds d’investissement, un fonds de dotation et un incubateur ». Un modèle hybride en somme, qui reprend les principes d'efficacité et de performance issus du monde de l'investissement privé pour les transposer dans le domaine de la philanthropie.

Sur la méthode, le Fonds cherche avant tout à bien évaluer l'impact des projets qu'il soutient, un principe souvent sous-estimé dans le secteur philanthropique traditionnel. Le but ? Garantir que chaque euro investi dans un projet génère le plus grand impact social possible tout en offrant une relation de partenariat et un réel accompagnement aux organisations bénéficiaires de ses dons. Sur l’objectif recherché, le Fonds du Bien Commun vise à encourager toutes les initiatives qui recréent du lien social entre les Français et qui permettent de conforter leur attachement à leur patrimoine culturel. Les résultats sont très concrets : en 2023, le Fonds du Bien Commun a soutenu plus de 130 projets, pour un budget de près de 50 millions d’euros. Parmi les pépites soutenues, on peut citer La Fondation de l'Engagement Pour Tous, qui permet aux personnes sans emploi de maximiser leurs chances de retrouver un travail en les immergeant dans le monde associatif ; l’association Coup de Pouce, qui aide les enfants à réussir à l’école, et qui est désormais présente dans 240 villes ; ou encore La maraude des parlementaires, qui a déjà permis à plus de 70 députés et sénateurs d'aller à la rencontre des personnes de la rue. Ces projets à impact ont vocation à se développer et à se multiplier : Pierre-Édouard Stérin s'est fixé pour objectif que le Fonds du Bien Commun investisse plus d'un milliard d'euros pour la création d'autres initiatives de ce genre dans les dix prochaines années. La réinvention de la philanthropie n’en est qu’à ses débuts.




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