Initiative de l’Élysée, qui voulait alors instaurer une académie européenne du renseignement, Emmanuel MACRON faisait ce constat :
« Notre continent est attaqué par des puissances qui n’hésitent plus à faire acte d’ingérence dans la vie démocratique de nos nations, à utiliser leurs positions sur le marché européen pour se livrer à une guerre de la donnée. Attaqué par des menaces de plus en plus hybrides, ciblé par des cyberattaques toujours plus violentes visant nos administrations et nos entreprises. Menacé par le terrorisme. Et la chute du califat territorial […] ne signifie clairement pas ni la fin de Daesh ni la fin de cette menace ».
Toutefois,
« Ce n’est en aucun cas la préfiguration d’un service de renseignement européen. Le renseignement est une prérogative nationale et pas communautaire », a souligné la présidence française. « Mais c’est l’occasion pour l’Europe de montrer son poids face aux autres grandes puissances, Chine, Russie, Etats-Unis. »
Le Collège du Renseignement en Europe (CRE) a ainsi été fondé à Paris, le 5 mars 2019. Il réunit 23 pays membres qui ont confirmé leur adhésion à cette institution via une Lettre d’Intention du 26 février 2020, à Zagreb. Il réunit 66 services de renseignement (sur 80 dénombrés en Europe).
Sur les 30 pays réunis initialement à Paris le 5 mars 2019, 7 d’entre eux ont choisi d’avoir un statut de partenaire, moins contraignant, mais permettant tout de même de participer à certaines activités (parmi lesquels la Grande-Bretagne, la Grèce, la Pologne et la Suisse).
Le CRE est ainsi l’aboutissement d’une volonté commune et d’un effort mutualisé des communautés du renseignement des pays européens en vue de créer une « boîte à outils » publiquement affichée, destinée à faire corps face aux menaces et puissances rivales.
Sans être un acteur opérationnel du renseignement – domaine régalien laissé à la souveraineté de chaque État membre – il est destiné à contribuer sur le plan académique, en matière de croisement de méthodes, de formations conjointes, d’échanges, et à diffuser plus largement une culture du renseignement et de sécurité stratégique au sein de l’UE.
Pour les membres de ce collège, au-delà des échanges informels entre services fluidifiés indépendamment des structures existantes, il s’agit d’être en mesure de dialoguer, de communiquer mutuellement sur les bonnes pratiques, de mutualiser les expériences et de divulguer le cas échéant des alertes sur les risques imminents.
Une ouverture au public est envisagée, sous forme d’évènements et de publications de nature académiques.
En revanche, il demeure acquis que la collecte du renseignement, son analyse et la décision stratégique relève du domaine régalien de chaque État membre, sans obérer toutefois des collaborations ponctuelles et circonstancielles.
Le Collège du Renseignement en Europe fonctionne sur une organisation à deux niveaux, comprenant un organe décisionnel, représentant les pays partenaires européens (le Comité de Pilotage), et un organe chargé de la mise en œuvre des décisions (le Secrétariat Permanent).
La présidence du Comité de Pilotage est assurée par un pays, par rotation annuelle.
Un tel mode de gouvernance permet de nouer des relations stratégiques au plus haut niveau des États membres, et de prendre en considération à l’échelon européen les risques majeurs et les menaces pesant sur les populations européennes.
Par Olivier de MAISON ROUGE
Avocat (Lex-Squared) – Docteur en droit
« Notre continent est attaqué par des puissances qui n’hésitent plus à faire acte d’ingérence dans la vie démocratique de nos nations, à utiliser leurs positions sur le marché européen pour se livrer à une guerre de la donnée. Attaqué par des menaces de plus en plus hybrides, ciblé par des cyberattaques toujours plus violentes visant nos administrations et nos entreprises. Menacé par le terrorisme. Et la chute du califat territorial […] ne signifie clairement pas ni la fin de Daesh ni la fin de cette menace ».
Toutefois,
« Ce n’est en aucun cas la préfiguration d’un service de renseignement européen. Le renseignement est une prérogative nationale et pas communautaire », a souligné la présidence française. « Mais c’est l’occasion pour l’Europe de montrer son poids face aux autres grandes puissances, Chine, Russie, Etats-Unis. »
Le Collège du Renseignement en Europe (CRE) a ainsi été fondé à Paris, le 5 mars 2019. Il réunit 23 pays membres qui ont confirmé leur adhésion à cette institution via une Lettre d’Intention du 26 février 2020, à Zagreb. Il réunit 66 services de renseignement (sur 80 dénombrés en Europe).
Sur les 30 pays réunis initialement à Paris le 5 mars 2019, 7 d’entre eux ont choisi d’avoir un statut de partenaire, moins contraignant, mais permettant tout de même de participer à certaines activités (parmi lesquels la Grande-Bretagne, la Grèce, la Pologne et la Suisse).
Le CRE est ainsi l’aboutissement d’une volonté commune et d’un effort mutualisé des communautés du renseignement des pays européens en vue de créer une « boîte à outils » publiquement affichée, destinée à faire corps face aux menaces et puissances rivales.
Sans être un acteur opérationnel du renseignement – domaine régalien laissé à la souveraineté de chaque État membre – il est destiné à contribuer sur le plan académique, en matière de croisement de méthodes, de formations conjointes, d’échanges, et à diffuser plus largement une culture du renseignement et de sécurité stratégique au sein de l’UE.
Pour les membres de ce collège, au-delà des échanges informels entre services fluidifiés indépendamment des structures existantes, il s’agit d’être en mesure de dialoguer, de communiquer mutuellement sur les bonnes pratiques, de mutualiser les expériences et de divulguer le cas échéant des alertes sur les risques imminents.
Une ouverture au public est envisagée, sous forme d’évènements et de publications de nature académiques.
En revanche, il demeure acquis que la collecte du renseignement, son analyse et la décision stratégique relève du domaine régalien de chaque État membre, sans obérer toutefois des collaborations ponctuelles et circonstancielles.
Le Collège du Renseignement en Europe fonctionne sur une organisation à deux niveaux, comprenant un organe décisionnel, représentant les pays partenaires européens (le Comité de Pilotage), et un organe chargé de la mise en œuvre des décisions (le Secrétariat Permanent).
La présidence du Comité de Pilotage est assurée par un pays, par rotation annuelle.
Un tel mode de gouvernance permet de nouer des relations stratégiques au plus haut niveau des États membres, et de prendre en considération à l’échelon européen les risques majeurs et les menaces pesant sur les populations européennes.
Par Olivier de MAISON ROUGE
Avocat (Lex-Squared) – Docteur en droit