Le 14 juin 2025, les chiffres ont confirmé un repli inédit : les achats d’alcool fort sont en chute libre, et 15 % des Français ne consomment plus du tout ce type de boisson. Un changement de comportement qui impacte toute la chaîne, des producteurs aux distributeurs.
Des volumes en net recul dans tous les circuits de distribution
Le marché français des spiritueux traverse une phase de contraction continue. Selon la Fédération française des spiritueux, les ventes en grande distribution ont chuté de 3,8 % en 2024, pour atteindre 247 millions de litres. Dans les cafés, hôtels et restaurants, la baisse atteint 2 %, à 20,8 millions de litres.
Ce repli concerne tous les produits : Cognac, Whisky, Vodka, Gin, Rhum, et liqueurs variées. Les données publiées par Les Échos font état d’une « dégringolade persistante », affectant aussi bien la consommation domestique que les sorties au restaurant.
Une abstinence croissante qui redessine la consommation
Le chiffre marquant de cette tendance est celui diffusé par BFMTV le 14 juin 2025 : « 15 % des Français ne boivent plus une goutte d’alcool ». Une évolution confirmée par 20 Minutes , qui rapporte que « le secteur du spiritueux est de plus en plus inquiet ».
Dans le détail, ce sont les jeunes générations qui se détournent le plus du rayon spiritueux. 20 Minutes, dans son article du 12 juin 2025, souligne que les 18-34 ans sont désormais 13,4 % à ne plus consommer d’alcool fort à domicile, soit le double par rapport à 2020.
Ce désintérêt croissant se traduit par une baisse de fréquentation des rayons spécialisés et un déplacement de la demande vers d’autres segments : vins à faible teneur en alcool, cocktails pré-mixés ou boissons sans alcool.
L’effet “Dry January” et l’impact sur les temps forts commerciaux
Le phénomène est amplifié par les temps forts de la consommation. Le Dry January 2024 a provoqué un effondrement de 22 % des ventes de spiritueux dans la restauration, selon des chiffres relayés par Rayon-Boissons.
Ces chiffres confirment une mutation des comportements d’achat, avec une saisonnalité plus marquée, des pics de désengagement, et un effet d’entraînement au sein des catégories proches. Les spiritueux souffrent aussi d’une érosion d’image. Longtemps associés à la convivialité ou à un certain art de vivre, ils peinent à séduire les nouveaux profils d’acheteurs.
Les campagnes marketing traditionnelles, basées sur l’excellence ou la tradition, semblent moins efficaces auprès d’un public plus volatile, moins fidèle à la marque, et plus attentif à d’autres critères : composition, origine, teneur, degré d’innovation produit. Selon le baromètre SOWINE/Dynata 2025, seuls 22 % des 18-25 ans trouvent les spiritueux « attractifs », un score historiquement bas.